A un mois d’un référendum sur la répartition des réfugiés dans l’UE organisé par Viktor Orban, un parti satirique hongrois a décidé de répliquer. | ATTILA KISBENEDEK / AFP

Des centaines d’affiches parodiant les messages hostiles aux migrants du gouvernement de Viktor Orban ont fait leur apparition en Hongrie pour contrer « la campagne de peur » de l’exécutif, à un mois d’un référendum sur la répartition des réfugiés dans l’Union européenne (UE).

« Nous sommes contre le climat de haine créé par ce gouvernement », a expliqué mardi 6 septembre Gergo Kovacs, du Parti hongrois du chien à deux queues (MKKP – Magyar Kétfarkú Kutya Párt), un mouvement qui depuis plusieurs années manie la dérision contre le discours populiste et nationaliste du premier ministre Orban.

Le gouvernement a lancé cet été dans les médias une nouvelle campagne contre les migrants. « Le saviez-vous ? Plus de 300 personnes sont mortes en Europe depuis le début de la vague migratoire » ; « Bruxelles veut que nous recevions un nombre de migrants équivalant à la taille d’une ville » ; « Un million de réfugiés attendent de venir en Europe », disent les slogans.

« Campagne de la peur »

Les satiristes ont répliqué avec 800 affiches et des dizaines de milliers de tracts parodiant ce discours : « Le saviez-vous ? Les gens ne sont pas stupides » ; « Le saviez-vous ? Plus d’un million de Hongrois veulent quitter la Hongrie pour l’Europe » ; « Le saviez-vous ? Il y a la guerre en Syrie ».

Kovacs dénonce une « campagne de la peur » à l’approche du référendum du 2 octobre, à l’occasion duquel Viktor Orban, opposé au principe des quotas de répartition de réfugiés dans les pays de l’UE, appelle les Hongrois à se prononcer pour ou contre ce mécanisme.

Budapest n’a accueilli aucun réfugié dans le cadre du premier programme de relocalisation décidé par les Etats membres de l’UE. Les demandeurs d’asile avaient été 400 000 à transiter par la Hongrie en 2015, la plupart avant l’installation des clôtures barbelées le long des frontières serbe et croate.

Si les sondages donnent le non vainqueur au référendum, une participation d’au moins 50 % est requise pour valider la consultation.