Des manifestants réunis contre le président Michel Temer, à Brasilia, le 5 septembre. | Eraldo Peres / AP

Une nouvelle fois, depuis la destitution de la présidente Dilma Rousseff, le 31 août, la rue a crié « Fora Temer ! » (« dégage, Temer ! »). A Sao Paulo, dimanche 4 septembre, les manifestants étaient 100 000, selon les organisateurs, à appeler au départ du nouveau président brésilien, Michel Temer. Un dirigeant qu’ils jugent illégitime, réclamant l’organisation de nouvelles élections. Des protestations, moins étoffées, ont aussi eu lieu à Rio de Janeiro, Curitiba et Salvador à l’appel des mouvements de gauche tels « Brasil popular » (« Brésil populaire« ) et « Povo sem medo » (« peuple sans peur »).

Faisant fi des mises en garde du nouveau chef d’Etat, agacée d’être traitée de « putschiste » par ses adversaires et le Parti des travailleurs (PT, gauche) de la présidente déchue, la foule a fait sien le slogan de « Diretas ja » (« des élections directes tout de suite »). Un mot d’ordre déjà employé à la fin de la dictature militaire.

Contestation « insignifiante »

La manifestation à Sao Paulo s’est déroulée dans le calme jusqu’à sa dispersion, entre 20 heures et 21 heures A ce moment-là, des témoignages recueillis par les médias brésiliens évoquent des actes de vandalisme de la part de casseurs, surnommés les « blacks blocs », et des ripostes démesurées de la part de la police militaire usant généreusement de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc. Un journaliste de la BBC Brasil a, notamment, reçu des coups de matraque. « Une escalade de violence qui vise à dissuader les manifestants ! », dénonce le député (PT) Paulo Teixeira, évoquant des « débordements policiers ». Le 31 août, une jeune manifestante de 19 ans, Deborah Fabri, avait eu l’œil gauche perforé par un projectile.

Depuis Hanghzou (Chine), où il participait au sommet du G20, Michel Temer a minimisé l’ampleur de la contestation de ces derniers jours, qualifiée d’« insignifiante » et composée tout au plus de « quarante, cinquante, cent personnes ». Des actions « mini, mini, mini, mini, mini, mini » a appuyé le ministre des relations extérieures, José Serra, à ses côtés. Les manifestants se sont à nouveau donné rendez-vous jeudi 8 septembre.