Des passants circulent sur une portion de la voie Georges-Pompidou coupée à la circulation, le 11 septembre. | MIGUEL MEDINA / AFP

Depuis plusieurs semaines, le projet d’Anne Hidalgo de rendre en partie piétonnes les berges de la Seine, rive droite, sème la révolte parmi les élus de droite et du centre d’Ile-de-France. Si certains maires (Les Républicains) se disent résolument hostiles à l’interdiction de la circulation sur la voie Georges-Pompidou, la plupart dénonce sa méthode qui consiste, selon eux, à faire cavalier seul.

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Parmi eux, les maires UDI et MoDem de l’agglomération viennent de lancer un « appel » que Le Monde s’est procuré, demandant « l’organisation d’Etats généraux de la circulation » afin de mettre en place un processus collectif de contrôle et de mesures pour toute « suppression » ou « modification » de la circulation sur les grands axes routiers d’Ile-de-France. « La Métropole de demain ne doit pas être étouffée par la circulation automobile mais il nous semble nécessaire qu’un dessein de cette envergure ne relève pas d’une décision isolée, décidée par “une” des 131 communes membres de la métropole, fût-elle la plus importante », écrivent-ils.

« Embouteillages monstres »

L’appel, initié par Eric Azière, président du groupe UDI-MoDem au Conseil de Paris, compte parmi ses premiers signataires Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, maire de Drancy, André Santini, maire (UDI) d’Issy-les-Moulineaux, Hervé Marseille, maire (UDI) de Meudon, Vincent Capo-Canellas, maire (UDI) du Bourget, Bernard Gauducheau, maire (UDI) de Vanves, Laurent Lafon, maire (UDI) de Vincennes, Jean-Loup Metton, maire de Montrouge, Denis Badré, maire (MoDem) de Ville-d’Avray… La Métropole du Grand-Paris compte 18 maires centristes parmi les 131 communes.

Ces édiles constatent que « de nombreux élus parisiens, métropolitains et franciliens ont exprimé, à l’épreuve des faits, les premières difficultés que soulève le projet [de fermeture des berges rive droite] pour leurs habitants » tels que des « embouteillages monstres » ou des « augmentations de temps de parcours ». « Il est aujourd’hui évident que ce projet impacte les conditions de circulation à Paris et plus largement sur les axes viaires de la Métropole et d’Ile-de-France », concluent-ils.

Alors que la mairie de Paris affirme – étude d’impact à l’appui – que les répercussions sur la circulation en banlieue seront très faibles, « iI semble que l’attractivité et l’activité parisienne [des berges rive droite] aient été sous-estimées », soutiennent, à l’inverse, les signataires de l’appel.

« Stratégie commune »

Plus largement, ils estiment que Paris ne peut plus lancer, comme par le passé, des chantiers « de sa seule initiative, et sans concertation » sur d’autres axes aussi « structurants » que les voies sur berges. Ils citent les portes de Paris, certaines grandes places de la capitale ou bien encore des tunnels intra muros dont la fermeture est programmée par l’exécutif parisien.
Des « états généraux de la circulation » serviraient de cadre pour imaginer « une stratégie commune entre la région Ile-de-France et l’ensemble des collectivités » pour diminuer la place de la voiture individuelle au profit des transports collectifs.

Ils serviraient à imaginer des outils : la création d’une « carte » des flux en Ile-de-France, un « plan concerté de circulation », des instruments de mesure des phénomènes « d’évaporation » du trafic, de modification de temps de parcours à l’échelle métropolitaine.

Selon Eric Azière, il appartiendrait à la Préfecture de police de Paris, d’organiser ces « Etats généraux » en lien avec la préfecture de région « compétente sur les axes de circulation principaux en dehors de Paris, au niveau métropolitain et francilien ».

En lançant cet appel, les centristes font entendre leur voix alors que jusqu’ici les critiques venaient surtout de la droite qui préside la Métropole avec Patrick Ollier, maire (Les Républicains) de Rueil-Malmaison mais aussi la région avec à sa tête Valérie Pécresse (LR).