Des milliers de lycéens habillés en blanc ont marché, vendredi 16 septembre, de Pointe-à-Pitre jusqu’aux Abymes, près du lycée Chevalier-de-Saint-Georges où Yoan, 15 ans, a été tué par un autre lycéen qui voulait, selon les autorités, lui voler son portable.

Les jeunes hommes et femmes, ainsi que des parents d’élèves, venaient des cinq lycées de la zone où a eu lieu le drame et même d’autres parties de l’île. Les différents cortèges ont notamment traversé le pont au bout duquel Yoan est mort.

En saluant la mémoire du jeune homme, ils ont également voulu interpeller les autorités sur la hausse des homicides et des tentatives d’homicide, qui finissent par atteindre même la sphère éducative. « Cette violence devenue endogène, c’est devenu l’ordinaire on ne peut pas l’accepter », a dit à l’AFP le proviseur du lycée Chevalier-de-Saint-Georges, Jean Dartron.

Promesse de hausse des effectifs policiers

Le meurtrier présumé, lui aussi âgé de 15 ans, a été arrêté quelques heures après les faits. Un avis de recherche avec le nom et la photo du suspect, d’abord diffusé en interne par la police, a fuité en ligne et a rapidement été partagé sur les réseaux sociaux. Une enquête a été ouverte à l’inspection générale de la police nationale pour déterminer dans quelles circonstances cela a pu arriver.

Conscient des chiffres désastreux de la criminalité – hausse de 84 % des homicides et des tentatives d’homicides depuis 2015 (de 57 faits à 105) – et de la colère qui a suivi le meurtre de Yoan, le ministère de l’intérieur a annoncé l’envoi de 70 gendarmes supplémentaires « dans les tout prochains jours ».

Ils viendront s’ajouter aux effectifs déjà annoncés par le gouvernement dans le cadre du plan « sécurité outre-mer », soit 433 policiers et gendarmes attendus entre 2017 et 2019 et 300 postes supplémentaires pour la gendarmerie ultramarine.