La mobilité internationale jouit d’un véritable attrait auprès des étudiantes françaises. D’après la note publiée le 14 septembre 2016 par Campus France, intitulée « Le genre et la mobilité internationale », 52 % des étudiantes affirment qu’elles partiraient sans hésitation effectuer un séjour d’études ou de stage à l’étranger, si cette possibilité leur était offerte, contre 49 % des étudiants (1).

Filières moins propices

Convaincues plus encore que les hommes des bienfaits d’une expérience à l’étranger, les étudiantes sont pourtant moins mobiles. Lorsque 45 % des étudiants effectuent un séjour au cours de leurs études supérieures, le taux descend à 40 % chez les étudiantes. Une mobilité moindre des femmes qui s’explique par différents facteurs.

Tout d’abord les filières d’études empruntées par les étudiantes sont moins propices à un séjour à l’international. « Elles sont moins nombreuses en écoles d’ingénieurs, où la mobilité est extrêmement forte », souligne l’auteur de l’étude, Didier Rayon.

Il existe également un facteur financier : « En termes de niveau de vie, les étudiantes sont moins fortunées et peuvent avoir plus de difficultés à financer leurs études – un plus grand nombre d’étudiantes sont boursières », souligne-t-il.

Tendance à se déprécier

Enfin, la psychologie joue également. Les étudiantes expriment des craintes plus fortes quant à leurs compétences linguistiques, 41 % d’entre elles pointent en effet un niveau en langues qu’elles jugent insuffisant pour un séjour d’études, contre 34 % des étudiants. Elles sont pourtant deux fois moins nombreuses que les hommes à rapporter, à leur retour, avoir été confrontées à un niveau de langue trop juste (11 % contre 20 %). « Soit les garçons sont très optimistes, soit les filles se déprécient beaucoup », résume Didier Rayon.

Quant au choix de la destination, les étudiantes sont majoritairement attirées par l’Union européenne, particulièrement par l’Espagne. En revanche, elles sont moins nombreuses que les étudiants à se diriger vers l’Asie. Comme pour l’ensemble des étudiants, les étudiantes partent majoritairement pour des études (59 %), une forte proportion effectue un stage (41 %), et la durée moyenne du séjour est de six mois.

(1) Ces données sont issues de l’observatoire 2016 de la mobilité internationale Campus France et d’un sondage mené fin 2015 auprès de 26 000 étudiant(e)s, représentatifs de la population concernée.