Un cours à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne. | Camille Stromboni

Un proverbe pourrait résumer la lecture du rapport 2016 « Regards sur l’éducation » publié jeudi 15 septembre par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) : « Quand on se regarde, on se désole. Quand on se compare, on se console. » La confrontation des statistiques des différents pays développés montre en effet qu’en matière d’enseignement supérieur, la France se situe plutôt dans la moyenne. Avec cependant quelques particularismes. En voici une sélection.

  • 43 % des étudiants en France ayant commencé un diplôme de premier cycle (licence ou équivalent) l’obtiennent dans la durée prévue de trois ans, mieux que les 41 % de moyenne des pays de l’OCDE. Mesuré au bout de six ans, le taux de réussite des étudiants atteint 70 %, tandis que 8 %, s’étant réorientés, ont validé un diplôme court. L’abandon des études sans avoir obtenu de diplôme touche un étudiant de premier cycle sur cinq. Des résultats « similaires à la moyenne des pays ayant participé à l’enquête ». Ce constat relativise – sans l’occulter – le débat sur les difficultés rencontrées par les étudiants à l’entrée du premier cycle en France.
  • 24 % des jeunes de 15 à 19 ans sont scolarisés en France dans des filières professionnelles (baccalauréat professionnel et CAP-BEP), une proportion inférieure à la moyenne européenne (28 % dans les vingt-deux pays de l’échantillon de l’OCDE). De plus, la proportion des jeunes de 15 à 19 ans en apprentissage n’est que de 6 %, contre 7 % en Europe et 15 % en Allemagne. L’étude confirme donc que la France fait bien moins bien que ses voisins, alors que cette voie favorise une bonne insertion professionnelle. La France doit également progresser en termes de débouchés : le taux d’emploi des 25-34 ans ayant suivi ce type de filière est ainsi de 75 % en France, contre 79 % dans l’Union européenne (et 86 % en Allemagne !).
  • 82 % des femmes diplômées de l’enseignement supérieur en France occupent un emploi, contre 86 % des hommes. Cet écart de quatre points reste néanmoins inférieur à la moyenne européenne (7 points) et à celle de l’ensemble des pays de l’OCDE (8 points). En revanche, les écarts de salaire sont énormes : les femmes gagnent l’équivalent de 73 % du salaire des hommes à niveau égal de formation ; ce qui place la France dans la moyenne des pays développés ! A niveau bac, l’écart en défaveur des femmes est cependant moindre en France (elles gagnent 83 % du salaire d’un homme, contre 78 % en moyenne dans l’OCDE).
  • 45 % des personnes dans la tranche d’âge 25-34 ans sont détentrices en France d’un diplôme d’enseignement supérieur, contre 40 % en moyenne dans les pays européens, et 42 % dans ceux de l’OCDE. La caractéristique de l’Hexagone est de privilégier les formations courtes (types BTS, IUT, etc.), qui concernent 15 % de cette classe d’âge (contre 8 % en moyenne dans l’OCDE). Au détriment de la licence universitaire (9 % en France, contre 16 % dans l’OCDE). Mais le taux d’emploi des cycles courts est plus élevé en France que dans la moyenne des pays développés (83 % contre 80 %). A l’inverse, le doctorat « paye » moins sur le marché du travail français qu’ailleurs : le taux d’emploi des bac + 8 y est de 87 %, quatre points en dessous de la moyenne des pays développés.

  • 18 %, c’est le supplément de salaire d’un diplômé d’un cycle court du supérieur en France, comparé à un diplômé du secondaire. Au niveau licence, le supplément de rémunération s’élève à 24 %. Et il ne se creuse véritablement que pour les titulaires de diplômes bac + 4 et au-delà (master et doctorat) : + 87 %. L’écart de rémunération entre bac + 3 et bac + 5 est ainsi bien plus marqué dans la moyenne des pays développés (+ 20 % pour un diplôme court par rapport à un diplôme du secondaire, + 48 % pour un niveau licence, + 91 % pour les masters et doctorats).

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