La station des Deux-Alpes en janvier 2016. | PHILIPPE DESMAZES / AFP

La France a été détrônée par les Etats-Unis en tant que première destination mondiale pour le ski, lors de l’hiver dernier, qui a vu la fréquentation des pistes tricolores reculer de 3%, a annoncé lundi Domaines skiables de France (DSF).

Avec 52 millions de journées-skieurs vendues (-3%), l’Hexagone arrive ainsi en deuxième position derrière les États-Unis, qui enregistrent 53,9 millions de journées-skieur (+0,6%) mais devant l’Autriche (-4% à 49,9 millions de journées-skieurs).

« Nous restons les premiers en Europe », a souligné Laurent Reynaud, délégué général de DSF, un organisme professionnel qui réunit 238 opérateurs de remontées mécaniques en France.

Une première place disputée

Depuis quelques années, la France et les États-Unis se disputent la première place du podium, au gré des chutes de neige dans les deux pays.

La France est ainsi arrivée en tête des destinations les plus prisées pour le ski à quatre reprise, lors des hivers 2008/2009, 2011/2012, 2012/2013 et 2014/2015. Avant cela, les États-Unis décrochaient toujours la première place.

La contre performance de cet hiver s’explique « par un démarrage très difficile en raison de l’absence de neige à basse et moyenne altitude, puis par une météo capricieuse créant des conditions d’exploitation perturbées », estime DSF dans un communiqué.

Aux États-Unis, la fréquentation a au contraire bondi sur la côte ouest par rapport à l’hiver précédent, marqué par une forte sécheresse.

Par rapport à la moyenne des quatre dernières saisons, la fréquentation des pistes hexagonales est en recul de 6% lors de l’hiver 2015/2016.

Indemnisations

A l’issue de la saison, 72 dossiers d’indemnisation ont été ouverts, pour un montant total de 2,85 millions d’euros, dans le cadre du système d’assurance Nivalliance destiné à amortir les années difficiles pour les stations. « C’est une grosse année d’indemnisation », a reconnu Laurent Reynaud, qui estime que c’est la pire depuis près de dix ans.

Les stations du Jura ont connu la plus forte baisse de fréquentation (-23% sur un an), devant les Vosges (-16%) et le Massif central (-15%). La Savoie (+1%) et la Haute-Savoie (+0,1%) tirent leur épingle du jeu, tandis que les Pyrénées ont limité la casse (-7%).

« Le savoir-faire et l’investissement des domaines skiables ont permis de réduire les conséquences d’un hiver particulièrement difficile. Somme toute, pour un hiver aux températures exceptionnellement douces et aux précipitations tardives, l’activité globale a bien résisté », estime Domaines skiables de France dans son communiqué.

Le syndicat professionnel appelle en outre à « optimiser » les systèmes de production de neige artificielle « afin d’exploiter au mieux les périodes de froid du début de saison ».

La fabrication d’une « sous-couche » de neige artificielle dès l’automne a permis à plusieurs stations de sauver leur début de saison.

Les stations de ski françaises avaient atteint un record absolu de fréquentation (58,9 millions de journées-skieurs) lors de la saison 2008/2009, soit 11,7% de plus qu’aujourd’hui. Aux États-Unis, le record de fréquentation a été atteint en 2010/2011, avec 60,5 millions de journées-skieurs, soit 11% de plus que l’hiver dernier.