Afin de « mettre fin au sentiment de quasi-impunité de certains opérateurs », la mission parlementaire sur les abattoirs propose notamment de requalifier les actes de malveillance en délit, en cas de récidive. | SEBASTIEN BOZON / AFP

Lever l’omerta sur les abattoirs, ces lieux, source d’inquiétudes et de fantasmes, où l’on cache la mort des animaux. Tel est l’objectif du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie, rendu public mardi 20 septembre et que Le Monde a pu consulter.

La commission d’enquête, la première sur cette question en France, a été créée le 22 mars par l’Assemblée nationale, à la suite des nombreux scandales de maltraitance animale dans des abattoirs révélés par l’association L214, à l’aide de vidéos, tournées en caméra cachée.

Dans un texte de 255 pages, riche et précis, la commission avance différentes pistes pour pallier « l’insuffisance des contrôles des abattoirs et de transparence » : 65 propositions au total pour améliorer le bien-être des bêtes mais aussi celui des salariés.

Installer des caméras : Les députés proposent une mesure phare : rendre obligatoire le contrôle vidéo dans les abattoirs, en installant des caméras dans l’ensemble des endroits « critiques » des abattoirs, c’est-à-dire partout où des animaux vivants sont conduits ou tués.

Cette mesure devra être « encadrée par la loi afin d’en délimiter les finalités », à savoir le bien-être animal et éventuellement la formation des ouvriers. « Il faut éviter qu’elle ne devienne un outil de surveillance des salariés », préviennent les députés.

Renforcer la présence des vétérinaires : la commission parlementaire propose d’augmenter les effectifs des services vétérinaires et de mieux les former à la protection animale. Son rapport recommande la présence obligatoire, dans les abattoirs de plus de cinquante salariés, d’un agent vétérinaire aux postes d’étourdissement et de mise à mort.

Modifier l’arsenal judiciaire : Afin de « mettre fin au sentiment de quasi-impunité de certains opérateurs », le document propose notamment de requalifier les actes de malveillance en délit, en cas de récidive.