L’usage abusif d’antibiotiques, souvent indûment prescrits, contribue à la « résistance microbienne » aux médicaments et « tue à petit feu », ont alerté, lundi 5 septembre, des médecins africains réunis à Abidjan pour une rencontre internationale sur l’antibiothérapie.

« Un danger »

« L’augmentation du nombre de bactéries résistantes aux antibiotiques est un danger (…) et pose un grave problème de santé publique en Afrique subsaharienne », a expliqué la Sénégalaise Amy Fall, directrice médicale Afrique subsaharienne francophone du groupe pharmaceutique français Sanofi.

Pour le docteur Amy Fall, « l’usage inapproprié et abusif des antibiotiques obtenu à travers des ventes illicites des médicaments de la rue contribue largement au développement de la résistance microbienne ».

« Contexte africain »

« Dans le contexte africain, on utilise à tort et à travers, pour un mal de tête, une grippe, les antibiotiques », s’est indigné de son côté le professeur Ehui Eboi, du service des maladies infectieuses du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville, à Abidjan.

« Soixante à quatre-vingts pour cent des prescriptions médicales sont constituées d’antibiotiques. Chez les malades hospitalisés, plus de la moitié des prescriptions sont des antibiotiques », a déploré le professeur, soulignant que ces médicaments « tuent à petit feu sans qu’on le sache ». Les médecins africains préconisent une formation des prestataires de soins sur la question.