Des migrants au camp de Moria, sur l’île de Lesbos en Grèce, le 20 septembre. | LOUISA GOULIAMAKI / AFP

Les pays nordiques ont demandé à la Commission européenne de prendre « les mesures nécessaires » pour obliger la Hongrie à reprendre des demandeurs d’asile enregistrés pour la première fois sur son territoire, a-t-on appris mercredi 21 septembre.

Dans une lettre datée du 9 septembre, le Danemark, la Finlande, l’Islande et la Suède expriment leur « grave préoccupation » face au refus de Budapest d’accueillir sur son territoire des migrants relevant des accords de Dublin.

Ces accords prévoient qu’un migrant doit demander l’asile dans le premier pays de l’espace Schengen où il laisse ses empreintes, et les Etats membres ont l’obligation de traiter leur demande.

Or, depuis plusieurs mois, la Hongrie oppose une fin de non-recevoir aux pays européens qui la rappellent à ses engagements, accusent les gouvernements nordiques qui reproduisent le courrier type utilisé par Budapest :

« Nous vous informons que (…) nous ne pouvons accepter aucun transfert [vers la Hongrie] au nom des accords de Dublin. Nous vous demandons d’annuler tout transfert en cours et vous demandons de ne plus envisager à l’avenir de transferts vers la Hongrie en vertu de ces accords. »

Les ministres compétents des pays nordiques estiment que cette position constitue une « violation de la législation européenne » et enjoignent le commissaire européen aux migrations, Dimitris Avramopoulos, à « agir promptement ».

Menace de plainte

L’Autriche a les mêmes griefs envers son voisin hongrois. Vienne a même récemment menacé Budapest d’une plainte devant la justice européenne. Le ministre suédois de la justice et de l’immigration Morgan Johansson a récemment brandi lui aussi la menace d’une procédure devant la Cour de justice de l’UE.

Le gouvernement hongrois se défend en expliquant qu’en vertu des accords de Dublin, c’est au pays d’entrée des migrants dans l’UE de traiter leurs demandes d’asile et reprochant à la Grèce de ne pas remplir sa part du contrat.

La Grèce est toutefois dispensée de facto depuis quelques années de cette contrainte, puisque la justice européenne a estimé qu’elle ne garantissait pas les droits des demandeurs d’asile, interdisant donc aux autres pays de lui en renvoyer. Mais la Commission européenne presse Athènes de prendre des mesures pour que l’on puisse à nouveau lui renvoyer des gens dans les prochains mois.

Le premier ministre hongrois Viktor Orban organise le 2 octobre un référendum contre la répartition des réfugiés dans l’UE, soutenu par une campagne massive et virulente du gouvernement contre l’immigration