Un Boeing 747 d’Iran Air, en 2003. | HASAN SARBAKHSHIAN / AP

Les avionneurs Boeing et Airbus ont annoncé séparément, mercredi 21 septembre, avoir obtenu le feu vert des Etats-Unis pour vendre des avions neufs à l’Iran, un grand pas vers le retour des multinationales occidentales dans ce pays.

Ces approbations, qui se présentent sous forme de licences spécifiques, concernent des commandes estimées à plusieurs milliards de dollars, passées en janvier (Airbus) et en juin (Boeing) par Téhéran dont quasiment tous les pans de l’économie sont à reconstruire.

Les deux entreprises avaient signé chacune à l’époque un protocole d’accord avec Téhéran et Iran Air en attendant la décision finale des autorités américaines.

« Airbus a demandé deux licences et la première a été accordée » mardi soir, a déclaré un porte-parole d’Airbus. « Nous pensons que la seconde licence sera accordée dans les semaines qui viennent », a-t-il ajouté, se réjouissant de pouvoir enfin « matérialiser » la commande après plusieurs mois d’incertitudes.

« Cadre strict »

Selon l’avionneur européen, ces licences couvrent des moyen-courriers A320 et des long-courriers A330. Fin janvier, l’Iran et Airbus avaient signé un protocole d’accord portant sur la fourniture de 118 appareils, pour un montant de 10 milliards à 11 milliards de dollars. Mais ces ventes étaient soumises au feu vert des Etats-Unis car les avions sont équipés en partie de composants en provenance d’Outre-Atlantique.

L’accord de principe liant Boeing à Iran Air porte, lui, sur 80 appareils, allant du monocouloir 737 MAX aux 777 modèles 300ER et 900. Quelque 29 autres avions seront en location-vente.

« Le cadre de ces licences est strict dans le but de s’assurer que les avions seront utilisés exclusivement pour le transport commercial des passagers et ne pourront être revendus ou transférés à une entité » visée par les sanctions américaines telle la compagnie Mahan Air, a expliqué un porte-parole du Trésor américain.

Relais de croissance

Airbus et Boeing ont pu entamer des négociations commerciales avec l’Iran après l’accord sur le nucléaire de 2015 avec les grandes puissances occidentales qui a allégé l’embargo économique contre la République islamique.

L’Iran pourrait être un relais de croissance pour les deux gros constructeurs aéronautiques. Les besoins sont immenses dans ce pays de 80 millions d’habitants et disposant d’une importante diaspora.

Outre le fait d’être vétuste, la flotte actuelle n’est composée que de 140 avions en activité, dont la moyenne d’âge est d’environ vingt ans. Pour la rénover, le pays aura besoin de 400 à 500 avions de ligne dans la prochaine décennie, selon le chef de l’Organisation iranienne de l’aviation civile.