Capture d’écran de la pétition lancée en faveur d’Abdoulaye, 25 ans, étudiant à l’université Paris 1 menacé d’expulsion. | Change.org

Un appel lancé par une trentaine de doctorants et d’enseignants-chercheurs en études africaines de l’université Paris-I en faveur d’Abdoulaye, 25 ans, étudiant en deuxième année d’Administration économique et sociale (AES), menacé d’expulsion vers son pays qu’il a fui, la Guinée-Conakry, a rencontré l’écho favorable de la présidence de l’université. « J’ai rencontré le préfet de police de Paris hier soir. Mon devoir est de tout mettre en œuvre pour que l’étudiant puisse poursuivre ses études à Paris-I, où il est inscrit », explique au Monde Georges Haddad, son président.

La situation du jeune homme est en effet précaire. Titulaire d’une licence de sociologie dans son pays, l’étudiant a été arrêté et placé en centre de rétention à Vincennes le 14 septembre. Il était arrivé en France au mois de mai, et s’il s’était inscrit à l’université. Il n’avait cependant pas effectué – préalablement à son arrestation – de demande d’asile politique. Les recours introduits jusqu’ici par ses soutiens ont donc échoué, relate la pétition lancée en ligne par le collectif qui le défend (1 300 signatures en deux jours) et le Réseau université sans frontières (RUSF).

« Militant de l’opposition, sa vie est en danger là-bas, où le contexte politique est particulièrement tendu (…) et où il a déjà reçu des menaces », expliquent les enseignants-chercheurs qui sont intervenus en sa faveur. « Il  a été persécuté pour avoir pris part aux manifestations du printemps 2013 contre un énième report des élections législatives. Il est arrivé en France au début de l’année, et souhaite demander l’asile politique », précisent-ils.

« Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir en tant que président d’université – car c’est l’honneur de Paris-I qui est en jeu – et en tant que citoyen engagé pour les droits humains », réagit encore M. Haddad. Mais le président d’université reconnaît qu’il ne lui revient pas d’avoir le dernier mot : « Je fais mon devoir, mais les décisions administratives en dehors de l’université ou judiciaires ne sont pas dans mes prérogatives. »