GRANDS PRIX DE LA FINANCE SOLIDAIRE

« En 2015, nous avons évité à 20 000 bouteilles de finir à la poubelle, déclare Gérard Bellet, qui a fondé à Lille, en 2014, la société Jean Bouteille, spécialisée dans le recyclage des bouteilles en verre. Ou plutôt le réemploi, car elles ne sont pas cassées mais simplement réutilisées ! »

Le dispositif imaginé par cet entrepreneur est simple : lorsqu’un client vient dans un magasin, il donne un euro de consigne pour récupérer une bouteille propre et la remplit du liquide de son choix. Après l’avoir utilisée, il la ramène au magasin et en prend une nouvelle, propre.

Agé de 32 ans, Gérard Bellet, diplômé d’une école de commerce de Reims, s’est lancé dans l’aventure après avoir roulé sa bosse en Inde et aux Etats-Unis. C’est d’ailleurs avec les indemnités touchées à la suite d’un licenciement abusif qu’il a lancé la société. Jean Bouteille bénéficie du soutien de LMI innovation et de Réseau entreprendre, un organisme régional qui finance les créateurs d’entreprises innovantes dans le Nord-Pas-de-Calais, qui lui a consenti un prêt d’honneur de 30 000 euros. La Nef et Solicigales, un groupement d’épargnants finançant des projets locaux, se sont aussi penchés sur son berceau.

Des économies pour le consommateur

Installée à Lille, Jean Bouteille cible en priorité les magasins bio de la région, les seuls à promouvoir activement la vente en vrac. Celle-ci supprime les emballages et permet de réduire fortement les émissions de CO2. Le lavage des bouteilles, qui peuvent être réutilisées en moyenne vingt-cinq fois, consomme beaucoup moins d’eau que la fabrication d’une bouteille neuve.

Jean Bouteille propose aux magasins des équipements permettant le remplissage des bouteilles, leur vend en vrac des liquides issus de l’agriculture bio (huile, vin, vinaigre, etc.) et nettoie les bouteilles qui lui reviennent. Comme l’emballage représente entre 20 % à 25 % du prix final du produit, le dispositif permet au consommateur de faire des économies.

L’unité lilloise, la première du réseau à construire, fournit actuellement une cinquantaine de points de vente. Pour le nettoyage, elle a développé un partenariat avec l’ESAT de Lomme, un établissement destiné à l’insertion de personnes handicapées.

« Notre modèle est pensé pour être reproduit dans chaque région, explique M. Bellet. Notre rêve est que chaque grande métropole française adopte un système de consigne sur les produits liquides alimentaires. » Après les Hauts-de-France et la Belgique, Jean Bouteille compte développer des consignes à Paris, à Bordeaux et en Bretagne, en se positionnant comme un fournisseur d’équipements.

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