GRAND PRIX DE LA FINANCE SOLIDAIRE

« Boutique, coworking, fab numérique, café… Au-delà du périph, un tiers lieu et un joyeux b… organisé », annonce d’emblée le compte Twitter de la coopérative Pointcarré, qui a ouvert ses portes cet été à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Pas n’importe où, à proximité immédiate de la prestigieuse basilique et à quelques mètres du Musée d’art et d’histoire de la ville.

Un détail qui a son importance, car l’objectif de cette société coopérative d’intérêt collectif par actions simplifiées à capital variable (SCIC-SAS), un statut qui permet d’associer collectivités locales, associations, salariés, clients et fournisseurs au sein de la même structure, est d’aider les artisans, créateurs et autres petits entrepreneurs de Saint-Denis – et des communes alentours – à se développer.

« Il y en a près d’un millier sur le territoire de Plaine Commune. Leurs activités sont très variées : joaillerie, sérigraphie, dorure sur bois, menuiserie, textile, etc., énumère Pierre-Alexandre Savignac, ancien travailleur social et cogérant de la coopérative. Notre but est de faire en sorte qu’ils parviennent à vivre de leur métier. Ce lieu a été créé pour les aider à apprendre, à produire et à vendre, le tout dans un esprit communautaire. »

« DE L’IDÉE AU PROTOTYPE »

Le local, un ancien garage comme l’atteste l’enseigne Michelin sur la façade, est vaste : 450 mètres carrés sur trois niveaux. De quoi loger une boutique et un café en rez-de-chaussée, un espace de travail partagé (« coworking ») d’une quinzaine de postes, des salles de formation, et un atelier de fabrication numérique (« fab lab »).

L’objectif des formations est de donner aux entrepreneurs des clés pour mieux gérer leur activité et apprendre de nouvelles techniques. La principale originalité de ce lieu atypique est de louer des machines-outils (fraiseuse, découpe laser, imprimante 3D, etc.) aux artisans pour leur permettre d’optimiser leur production.

« Nous leur montrons comment utiliser les technologies numériques pour être plus efficaces ; comment passer rapidement de l’idée au prototype, puis à la production de petites séries commercialisables, explique M. Savignac. Un spécialiste des meubles en carton, par exemple, peut apprendre à utiliser des machines à commande numérique pour automatiser la découpe de ses pièces et se concentrer sur la création»

RENDEZ-VOUS EN DÉCEMBRE

A terme, la structure devrait employer six personnes. Le projet a nécessité un investissement de 500 000 euros pour reconvertir le lieu. La région Ile-de-France a apporté une subvention de 123 000 euros, complétée notamment par des prêts de France active, de la Nef, du Crédit coopératif et d’Initiative Plaine Commune, réseau associatif de financement des créateurs d’entreprise.

Rendez-vous important pour les Dionysiens, la Foire des savoir-faire solidaires se tiendra du 9 au 20 décembre sur le parvis de la basilique. « Chaque année, c’est l’occasion pour les artisans et créateurs d’exposer leur savoir-faire au grand public. Nous serons à pied d’œuvre pour promouvoir leur travail », annonce M. Savignac.

En 2015, l’événement avait accueilli 25 000 visiteurs.

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