Rodrigo Rato est assis pour la première fois sur le banc des accusés en Espagne, en tant qu’ancien président des banques Caja Madrid puis Bankia. | ANDREA COMAS/REUTERS

L’ex-patron du Fonds monétaire international (FMI) – entre 2004 et 2007 – Rodrigo Rato a été accueilli par des huées de manifestants à son arrivée lundi 26 septembre dans un tribunal de la banlieue de Madrid, pour son premier procès comme ex-banquier. Il est jugé pour détournements de fonds.

Il est assis pour la première fois sur le banc des accusés en Espagne, en tant qu’ancien président des banques Caja Madrid puis Bankia, conglomérat né en 2011 de la fusion de sept caisses d’épargne.

M. Rato et 65 anciens dirigeants et membres du conseil d’administration se voient reprocher d’avoir détourné plus de 12 millions d’euros entre 2003 et 2012, en utilisant des cartes bancaires « occultes » pour des dépenses illimitées, sans contrôle ni déclarations au fisc.

La publication du détail de leurs dépenses – séjours dans des palaces, achats de bijoux ou d’articles de luxe, soirées en discothèques… – avait soulevé l’indignation dans un pays en crise depuis 2008, soumis à une politique d’austérité drastique.

Premier volet d’un macroprocès

Après avoir été mis en examen dans ce scandale de « cartes au noir », en octobre 2014, Rodrigo Rato avait finalement été évincé du Parti populaire de Mariano Rajoy, dont il était un pilier. Ce macroprocès, qui ne concerne qu’un volet de la complexe affaire Bankia, doit durer jusqu’en décembre.

Rodrigo Rato a dirigé Caja Madrid puis Bankia entre 2010 et 2012 quand la banque s’est retrouvée en quasi-faillite, moins d’un an après son entrée en Bourse, et que l’Etat a dû voler à son secours. L’ancien directeur du FMI de 2004 à 2007 est en effet mis en examen pour les conditions de cette entrée en Bourse – présumée frauduleuse – de Bankia ainsi que pour fraude fiscale et blanchiment de capitaux dans une autre affaire.