Le chef du Parti socialiste ouvrier espagnol, Pedro Sanchez, lors d’une conférence de presse à Madrid le 26 septembre. | PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP

Le chef du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), Pedro Sanchez, a annoncé lundi 26 septembre maintenir son refus de permettre la formation d’un gouvernement conservateur par Mariano Rajoy, après neuf mois de blocage politique du pays.

« Le “non” à Monsieur Rajoy n’a jamais été aussi justifié », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse où il a expliqué ne pas avoir changé de position malgré l’échec de son parti lors d’élections régionales en Galice et au Pays basque.

Dépassé par d’autres formations de gauche

Ce que le parti historique de la gauche espagnole craignait le plus est arrivé : lors des élections dans ces deux régions du Nord, les socialistes ont été dépassés par des formations alliées au parti de gauche radicale Podemos. Ainsi, En Marea a obtenu plus de voix que lui en Galice, arrivant deuxième derrière le Parti populaire (PP, droite) de M. Rajoy. Au Pays basque, le PSOE vit une véritable dégringolade. Il a perdu sept députés et Elkarrekin Podemos l’a relégué à la quatrième place.

A 44 ans, celui qui est secrétaire général du PSOE depuis 2014 et qui devait symboliser le renouveau semblait incarner lundi les échecs de cette formation concurrencée par Podemos. M. Sanchez et son parti ont perdu 20 députés lors des élections législatives de décembre 2015, ne conservant que 90 sièges. Il a fait pire encore en juin dernier, tombant à 85 députés.

Le PP de M. Rajoy ne dispose que de 137 élus sur 350 dans ce Parlement fragmenté. Il a obtenu le soutien des centristes de Ciudadanos, mais leurs 32 élus ne pèsent pas lourd face aux 85 députés du PSOE et aux 71 élus de Unidos Podemos. Si le PSOE ne votait pas contre lui comme il l’a fait en septembre, Mariano Rajoy pourrait former un gouvernement minoritaire et sortir l’Espagne de neuf mois de paralysie pendant lesquels le gouvernement sortant n’a pu que gérer les affaires courantes.