Nicolas Sarkozy, le 24 septembre, à Perpignan. | RAYMOND ROIG / AFP

Nicolas Sarkozy rattrape peu à peu Alain Juppé. Arnaud Montebourg menace François Hollande. Marine Le Pen reste en position de force. Et Emmanuel Macron pourrait bousculer le scrutin. Tels sont les principaux enseignements de la sixième vague de l’enquête électorale menée par le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), en collaboration avec Le Monde et réalisée par ­Ipsos-Sopra Steria. Ce sondage a été réalisé du 9 au 18 septembre auprès de 18 659 personnes, dont 1 216 se déclarant certaines d’aller voter à la primaire de la droite des 20 et 27 novembre, et 1 017 à la primaire socialiste prévue en janvier 2017.

  • Primaire de la droite : une dynamique en faveur de Nicolas Sarkozy

L’ancien président de la République progresse de nouveau de trois points : il recueille désormais 33 % des intentions de vote au premier tour, contre 30 % en juin. Alain Juppé reste en tête mais perd un point, à 37 %. L’écart entre les deux favoris était de 16 points en mars, 14 points en mai, 8 points en juin. Il n’est plus que de 4 points. Parmi les seuls sympathisants Les Républicains, M. Sarkozy accroît sensiblement son avance sur M. Juppé : un point en mai, 7 points en juin, 14 points (47 % contre 28 %) en septembre. Grâce à de bons reports d’intentions de vote pour d’autres candidats au premier tour, M. Juppé continue de faire nettement la course en tête pour le second tour (56 % contre 44 %). Les autres candidats sont distancés. Le « troisième homme », Bruno Le Maire, perd trois points, à 13 %, soit 20 points derrière M. Sarkozy.

  • Primaire du PS : Montebourg ferait jeu égal avec Hollande

Avec 43 % des intentions de vote (dont 67 % des sympathisants socialistes), François Hollande devance Arnaud Montebourg (31 %) et Benoît Hamon (16 %) au premier tour. Mais il n’est pas assuré de l’emporter au second tour, où Montebourg fait jeu égal avec lui. Dans l’hypothèse où Manuel Valls serait le candidat socialiste, le rapport de force serait quasiment identique : il arriverait en tête au premier tour (41 %) mais serait battu au second (49 % contre 51 % à Montebourg).

  • Présidentielle : Marine Le Pen en position de force, la gauche absente du second tour

Créditée - selon les cas de figure - de 27 à 30 % des intentions de vote au premier tour, la candidate du Front national continue de progresser et de consolider sa position. La préoccupation croissante des Français pour les questions de sécurité et d’immigration et l’aptitude présumée du FN à les résoudre, autre enseignement de notre enquête, contribue à renforcer la candidate d’extrême droite. A ce stade, l’affaissement de François Hollande - rattrapé par Jean-Luc Mélenchon et talonné par François Bayrou - ainsi que l’éclatement de la gauche privent celle-ci de toute chance de se qualifier pour le second tour de la présidentielle. Aucun de ses candidats ne rassemble plus de 14 % des intentions de vote.

  • Macron bouscule le paysage

Un mois après sa démission du gouvernement et alors qu’il n’a pas (encore) fait acte de candidature, l’ancien ministre de l’économie provoque de sérieuses turbulences. D’emblée, il est crédité de 12 % à 14 % des intentions de vote, selon que le candidat de la droite est Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy. Et il attire des électeurs de tous les côtés. S’il poursuit son aventure, l’ancien ministre pourrait bien devenir le grand perturbateur du scrutin. A condition que cet électorat composite, fondé pour l’heure sur l’attrait de la nouveauté, résiste à la logique présidentielle de rassemblement autour des grandes forces politiques (PS, droite, FN).