Le chorégraphe américain Jonah Bokaer est un homme heureux. Son nouveau spectacle, Rules of the Game, surfe sur une musique du chanteur Pharrell Williams, le super-héros du tube Happy. C’est la première fois que le compositeur accepte de collaborer à un projet chorégraphique.

« Il s’agit d’une commande de l’Orchestre symphonique de Dallas, qui organise chaque année le festival Soluna dont la mission est de démocratiser la musique savante auprès du grand public, explique Jonah Bokaer. Pharrell Williams a été invité en 2015, et j’ai eu la chance d’être choisi pour signer la pièce. »

Spectacle d’envergure

Evidemment, collaborer avec cette mégastar internationale lorsqu’on joue sur le terrain, plus expérimental, de la danse contemporaine n’est pas une mince entreprise. « Je l’ai vécu comme une opportunité à ne pas rater tout en sachant que je prenais un risque, confie le chorégraphe. Cette création a été une aventure incroyable et Pharrell Williams est un artiste très ouvert. La musique est tout à fait hybride, c’est une rencontre entre vingt-cinq instruments classiques et une mélodie pop. » En studio, toujours épaulé par son ­complice, le plasticien Daniel Arsham, Jonah Bokaer a travaillé d’arrache-pied. « Cela a été un défi pour moi de mettre en forme des phrases chorégraphiques sur une rythmique comme celle de Pharrell », glisse-t-il. En avant donc pour cette production d’envergure dans laquelle Jonah Bokaer affirme ses obsessions autour « du vide, de l’effacement, de l’empreinte du temps » avec cette intensité pressante et douce qui caractérise sa danse ultravisuelle, belle comme une apparition.

« Rules of the Game », de Jonah Bokaer, sur une musique originale de Pharrell Williams. Biennale de la danse de Lyon, TNP Villeurbanne, 8, place Lazare-­Goujon (69). Du 28 au 30 septembre.