Le secrétaire général du PSOE, Pedro Sancher, à Madrid le 26 septembre. | PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP

Dix-sept membres de la direction du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) ont présenté mercredi 28 septembre leur démission pour forcer le départ de son secrétaire général Pedro Sanchez, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) un porte-parole du parti. L’organe exécutif « doit être destitué et ses pouvoirs doivent être transmis à une direction intérimaire », a affirmé à l’AFP un opposant à M. Sanchez. Ce passage de relais n’avait pas encore eu lieu mercredi soir. Pedro Sanchez restait de son côté silencieux.

La guerre est ouverte au sein du PSOE depuis plusieurs jours en lien avec les défaites électorales historiques du parti depuis qu’il est aux commandes. Ces démissions font en effet suite à la défaite du parti lors d’élections régionales en Galice et au Pays basque dimanche.

A 44 ans, celui qui est secrétaire général du PSOE depuis 2014 et qui devait symboliser le renouveau semble incarner les échecs de cette formation concurrencée par Podemos. M. Sanchez et son parti ont perdu 20 députés lors des élections législatives de décembre 2015, ne conservant que 90 sièges. Il a fait pire encore en juin dernier, tombant à 85 députés.

Paralysie politique

La division est aussi liée à la paralysie politique en Espagne, sans gouvernement depuis plus de neuf mois, car la droite, en tête mais avec une très courte avance (137 députés sur 350), ne parvient pas à trouver assez d’appuis pour former un nouveau cabinet. Or le Parti socialiste est le seul qui puisse débloquer la situation : si ses 85 élus ne votent pas contre et s’abstiennent, la droite, soutenue par les centristes, peut gouverner.

Si une partie des dirigeants socialistes étaient favorables à la constitution d’un gouvernement conservateur, Pedro Sanchez a réitéré lundi son refus de laisser le Parti populaire de Mariano Rajoy gouverner. Le chef du PSOE est en effet décidé coûte que coûte à tenter de former un gouvernement de gauche, qui aurait cependant besoin du soutien d’indépendantistes basques et catalans. Face à l’opposition au sein de son parti, M. Sanchez avait annoncé son souhait de convoquer les militants le 23 octobre pour qu’ils décident s’ils lui renouvellent leur confiance.