Contrôle de qualité pendant la bio-impression de cellules, dans le laboratoire de Poietis, à Pessac (Gironde), en janvier. | GEORGES GOBET / AFP

La bio-impression fait rêver L’Oréal. Le numéro un mondial des cosmétiques devait présenter, mercredi 28 septembre, un accord de « collaboration exclusive » avec Poietis. L’Oréal pactise avec cette start-up spécialisée « dans la bio-impression de tissus biologiques assistée par laser » pour pouvoir « bio-imprimer un follicule pileux ». En clair, le groupe espère trouver chez Poietis la méthode pour reproduire les cellules de l’organe qui fabrique le cheveu. Il lui accorde environ deux ans et demi pour faire aboutir ses recherches.

L’enjeu est de taille pour le fabricant de shampooings et de colorations. « La bio-impression est une technologie exceptionnelle », explique José Cotovio, directeur du département de développement de modèles et de méthodes prédictifs chez L’Oréal. Cette technique consiste à imprimer des tissus par « dépôts successifs de microgouttes d’encres biologiques qui contiennent quelques cellules », en utilisant un faisceau laser. Poietis en a fait sa spécialité.

Des tests sur des peaux bio-imprimées

Fondée en 2014 par Fabien Guillemot, ancien chercheur à l’Inserm et à l’université de Bordeaux, et Bruno Brisson, consultant biotech, cette PME de vingt salariés espère que sa technologie aboutira à des applications médicales et industrielles.

« Il s’agit soit de développer nos propres produits, notamment de la peau, destinés aux fabricants de cosmétiques pour tester leurs actifs et vérifier leurs allégations, soit de créer des tissus à façon », explique M. Guillemot.

Ce n’est pas la première fois que L’Oréal signe un contrat de collaboration avec une start-up dans ce secteur. Depuis mai 2015, le français est allié au californien Organovo pour reproduire de l’épiderme et tester ses crèmes, lotions et laits sur des échantillons de peau bio-imprimée. Cette fois, le groupe aux 25,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires s’intéresse de près aux cheveux. « Si on parvient à reproduire le follicule pileux, on comprendra mieux la pousse du cheveu, son vieillissement et sa chute », explique M. Cotovio. Le groupe espère ainsi mieux élaborer les actifs de ses shampooings Garnier, L’Oréal et autres La Roche Posay.