Samuel Eto’o au piquet

La belle histoire entre Samuel Eto’o et Antalyaspor, entamée à l’été 2015, est en train de tourner à la scène de ménage. L’attaquant camerounais de 35 ans a suivi la rencontre face à Akhisar Belediye (0-0) depuis les tribunes, en prenant soin de ne pas commenter cette nouvelle contre-performance sur Instagram. C’est ce qu’on appelle le principe de précaution.

Quelques jours plus tôt, Eto’o, adepte des réseaux sociaux, avait posté un message qui n’était pas passé inaperçu auprès d’Ali Safak Ozturk, le président du club de la Riviera turque, et qui lui verse un sympathique salaire annuel de 4 millions d’euros. « Certaines personnes ne me respectent pas parce que je suis noir », s’était plaint l’ancien buteur du FC Barcelone, en y ajoutant le détail de son long palmarès.

Ozturk a pris cette remarque pour lui et a immédiatement suspendu l’effronté pour une durée indéterminée. Au mois de juillet déjà, les relations entre les deux hommes, pourtant excellentes après la première saison réussie de l’artificier camerounais (20 buts en Süper Lig) avaient connu un premier refroidissement quand des rumeurs persistantes l’envoyaient au Besiktas Istanbul.

Le début de saison compliqué d’Antalyaspor, avant-dernier avec deux points en cinq journées, n’a pas arrangé les rapports entre ces deux fortes têtes. Reste à savoir si Ozturk, face à la situation comptable de son équipe, lèvera la sanction à l’occasion du match face au Galatasaray dimanche.

Et si Samuel Eto’o, qu’un de ses compatriotes, le défenseur Ambroise Oyongo Bitolo (Impact Montréal) souhaite voir revenir en sélection, parviendra à tenir sa langue d’ici là. Ou plutôt ses doigts…

Heureusement, Lyon a Fekir…

Dans le brouillard qui escorte le quotidien de l’Olympique Lyonnais, battu pour la troisième fois de la saison à Lorient samedi (0-1), il y a malgré tout un petit rayon de soleil. Nabil Fekir, l’international français d’origine algérienne (23 ans, 5 sélections). Sérieusement blessé à un genou il y a un an, l’attaquant revient petit à petit à son meilleur niveau.

A Lorient, malgré ce nouvel échec face à un mal classé, un mois après celui concédé à Dijon (2-4, le 27 août), Nabil Fekir a surnagé au sein d’un effectif d’une rare inconstance. Trois jours plus tôt, il avait inscrit un doublé contre Montpelier (5-1), lui qui n’avait plus alimenté sa ligne statistique depuis le 29 août 2015 et un retentissant triplé à Caen (4-0).

Bruno Genesio, l’entraîneur de l’OL, a utilement rappelé l’importance du retour en grâce de son buteur après la gamelle lorientaise en admettant « que la vie était plus belle avec lui. » C’est également l’avis de l’attaquant marocain de Nancy Youssouf Hadji, qui avait croisé Fekir lors de la première journée de Ligue 1 (victoire de l’OL 3-0).

« On voit qu’il est de plus en plus affuté. Revenir d’une blessure aussi grave, ce n’est jamais simple, même si, dans son malheur, cela est intervenu alors qu’il est jeune. On se remet plus vite à 22 ans qu’à 35 ans », rappelle l’ancien attaquant des Lions de L’Atlas. Repositionné dans l’axe, « là où il s’exprime le mieux », ajoute Hadji, Fekir revient au bon moment. Pour Lyon, donc, mais aussi pour l’Equipe de France, puisque Didier Deschamps l’a convoqué avant les deux matches qualificatifs pour la Coupe du Monde 2018 face à la Bulgarie (7 octobre) et les Pays-Bas (11 octobre).

Amadou Diawara, parti trop tôt ?

Lappé Bangoura l’avait rencontré à Naples lors de sa tournée européenne du mois d’août. Le nouveau sélectionneur de la Guinée, nommé en juillet après l’échec de l’expérience Luis Fernandez, croit beaucoup en Amadou Diawara, un gamin de tout juste 19 ans dont on dit le plus grand bien. Mais pas au point de le convoquer pour affronter la Tunisie le 9 octobre, en qualifications pour la Coupe du Monde 2018.

« C’est un joueur très prometteur. Le problème, c’est qu’il ne joue pas dans son club. Mais je compte évidemment sur lui à l’avenir », explique le technicien guinéen. Amadou Diawara, né à Conakry, est en effet présenté comme un des grands espoirs du football africain et sa première saison en Série A avec Bologne (34 matches en 2015-2016), où il touchait 3 000 euros par mois, a même incité Naples à dépenser entre 13 et 14 millions d’euros pour attirer au pied du Vésuve le jeune milieu de terrain.

Seulement, l’histoire est actuellement un peu moins belle pour Diawara, arrivé en Europe en 2014 dans la plus totale indifférence, puisque son premier club, San Marino Calcio, évolue en Série D (Division 4), là où Bologne l’avait remarqué.

Car depuis le début de la saison, le jeune guinéen reste scotché au banc de touche, comme vendredi face au Chievo Vérone (2-0). « Il est peut-être parti trop tôt de Bologne, où il aurait pu rester encore un an avec la certitude d’avoir du temps de jeu et de continuer à progresser dans un club moins exposé que Naples. Aujourd’hui, il n’est pas un premier choix de l’entraîneur [Maurizio Sarri], car il n’a pas joué une minute, que ce soit en Championnat ou en Ligue des Champions. Et cela risque de freiner sa progression », explique un agent. Et donc de remettre à plus tard ses premiers pas avec le Syli National…