Hillary Clinton en campagne à Scranton, en Pennsylvanie, le 15 août. | Mark Makela / AFP

Bedford dans le New Hampshire, Manheim en Pennsylvanie, Prescott Valley en Arizona, pour l’un ; Des Moines, dans l’Iowa, Pierce en Floride, pour l’autre. Ce sont les étapes de Donald Trump et Hillary Clinton au cours des prochains jours. Les deux candidats parcourent les « swing states », une douzaine d’Etats considérés comme clés pour l’élection présidentielle du 8 novembre, et dans lesquels les sondages évoluent au quotidien. C’est là que se joue et se déroule l’essentiel de la campagne.

Aux Etats-Unis, l’élection du président se fait au suffrage universel indirect, à un tour, avec un collège de 538 grands électeurs. Chaque Etat reçoit un nombre de grands électeurs égal au nombre de sièges dont il dispose à la Chambre des représentants (proportionnel à la population), plus deux (le nombre fixe de sénateurs pour chaque Etat).

Ces grands électeurs sont attribués entièrement au candidat qui remporte une majorité dans cet Etat – avec deux exceptions : le Nebraska et le Maine, qui les partagent proportionnellement aux résultats. Le candidat qui obtient 270 grands électeurs remporte l’élection.

Lors de la campagne, les candidats délaissent les Etats jugés « sûrs ». Ce sont ceux dont le résultat est connu d’avance, comme la Californie ou le Kansas qui sont très majoritairement démocrate ou républicain. Donald Trump et Hillary Clinton concentrent donc leurs efforts sur ceux où ils ont une chance de gagner, les « swing states ».

Entre dix et quinze « swing states »

Le problème avec les « swing states » est qu’il est difficile de s’accorder sur leur nombre.

  • Le Washington Post en a identifié dix (Caroline du Nord, Georgie, Floride, Mississippi, Ohio, Michigan, Wisconsin, Texas, Arizona et Colorado) qui représentent 168 grands électeurs. Sachant qu’il en faut 270 pour être élu, Hillary Clinton disposerait, selon le Post, de 244 votes jugés sûrs, contre seulement 126 pour Donald Trump.
  • Politico estime pour sa part qu’il y a onze « swing states » (Caroline du Nord, Colorado, Floride, Iowa, Michigan, Nevada, New Hampshire, Ohio, Pennsylvanie, Virginie et Wisconsin) qui représentent 146 grands électeurs.
  • Le New York Times a une conception plus extensive des « swing states », puisqu’il en compte treize (Arizona, Colorado, Floride, Géorgie, Illinois, Indiana, Iowa, Michigan, Nevada, New Hampshire, Nouveau-Mexique, Caroline du Nord, Ohio, Pennsylvanie, Wisconsin) qui représentent 165 grands électeurs.
  • RealClearPolitics va un cran plus loin et considère qu’il a quinze « swing states » (Floride, Ohio, Pennsylvanie, Caroline du Nord, Colorado, Nevada, Minnesota, Wisconsin, Michigan, Iowa, Virginie, New Hampshire, Maine, Arizona, Georgie), qui représentent 185 grands électeurs.

Chemin plus ardu pour Donald Trump

Le site 270towin, propose aux amateurs éclairés des pages consacrées aux prédictions sur la composition du collège électoral le 8 novembre. A partir de ces cartes, l’élection ressemble à un jeu de société, avec comme point de départ, les « Etats sûrs » et divers dégradés de bleu et de rouge, correspondant aux sondages, accompagnés d’une pincée de « swing states » qui permettent de déterminer quel chemin permettra d’arriver aux 270 grands électeurs.

Il suffit d’ouvrir ces pages pour se faire une idée de la course vers la Maison Blanche à un instant donné, les vagues de sondages se succédant à un rythme effréné à mesure que l’on approche du 8 novembre.

Un constat s’impose : le site FiveThirtyEight de Nate Silver, le Princeton Election Consortium, la « boule de cristal » de Larry Sabato (de l’université de Virginie), le Cook Political, les analystes politiques Rothenberg & Gonzales, ABC, AP, CNN, Fox, NBC, NPR, The Fix (du Washington Post) ou Louis Jacobson qui écrit pour le magazine Governing estiment tous que le chemin menant Donald Trump aux 270 grands électeurs – et accessoirement au 1600 Pennsylvania Avenue NW, Washington D.C. – est beaucoup plus ardu que pour Hillary Clinton, qui dispose de moult options.