Alors que la deuxième ville du pays vit une crise humanitaire sans précédent, les bombardements du régime syrien et de son allié russe se poursuivent vendredi 30 septembre dans les quartiers rebelles d’Alep.

L’organisation Médecins sans frontières (MSF) a appelé Damas et Moscou à mettre un terme « au bain de sang » sur le principal front du conflit. Selon l’Organisation mondiale pour la santé (OMS), les combats à Alep assiégée ont fait 338 morts, dont 106 enfants, et 846 blessés, en une semaine.

« Nous demandons quatre choses : cessez de tuer, cessez d’attaquer les services de santé, laissez sortir les malades et les blessés et laissez entrer l’aide humanitaire. La situation est vraiment inextricable », a déploré Rick Brennan, directeur de la gestion des risques liés aux situations d’urgence et de l’action humanitaire à l’OMS.

Le régime progresse désormais face aux rebelles à Alep et grignote des territoires, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG sise à Londres et disposant d’informateurs sur le terrain.

Dans le nord, « après avoir repris jeudi aux rebelles l’ancien camp de réfugiés palestinien de Handarat, les forces du régime ont pris vendredi matin l’ancien hôpital Kindi », a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.

Moscou et Washington au bord de la rupture

Le vendredi 30 septembre marque le premier anniversaire du début de l’intervention russe en Syrie. « Ni l’Etat islamique, ni Al-Qaida, ni le front Al-Nosra ne sont aujourd’hui installés à Damas », a déclaré le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, assurant que l’intervention russe a empêché les islamistes de prendre le contrôle du pays.

Plus de 3 800 civils ont été tués et 20 000 blessés par l’aviation russe en un an d’intervention syrienne, selon un bilan de l’OSDH. Des accusations rejetées vendredi par le Kremlin, qui a réclamé des preuves.

Aujourd’hui, Washington et le Kremlin sont au bord de la rupture, moins de deux semaines après l’échec du cessez-le-feu prévu dans l’accord américano-russe du 9 septembre. Le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a estimé que cet accord tenait toujours, et ajouté qu’il s’entretiendrait dans la journée par téléphone avec son homologue américain, le secrétaire d’Etat John Kerry.

Jeudi, ce dernier avait menacé d’arrêter toute coopération sur la Syrie si Moscou ne mettait pas fin à ses bombardements à Alep. Le Kremlin avait immédiatement assuré qu’il poursuivrait ses frappes.