Il a été mis en garde à vue durant 48 heures dans les locaux du DGSI de Levallois-Perret. | THOMAS SAMSON/AFP

Soupçonné d’avoir voulu commettre une attaque djihadiste, un collégien de 15 ans a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, et écroué vendredi 30 septembre au soir, selon une source judiciaire.

Cet adolescent, en classe de troisième et inconnu des services de renseignement, a été interpellé mercredi matin au domicile de ses parents à Domont, dans le Val d’Oise, et placé 48 heures en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret, avant d’être présenté vendredi matin à la justice.

« Il y avait une suspicion de passage à l’acte », a relevé une source proche de l’enquête. En garde à vue, « il a assuré qu’il aurait renoncé à son projet », a-t-elle ajouté.

Le mineur était en contact via la messagerie Telegram avec Rachid Kassim, un djihadiste français soupçonné de téléguider ses émules à distance depuis la zone irako-syrienne. Il était également en relation, via ce réseau crypté, avec un adolescent arrêté le 14 septembre dans le XXe arrondissement de Paris, lui aussi en lien avec Kassim et suspecté d’avoir voulu perpétrer une action violente.

Enfin, le collégien était « très présent sur Telegram où il anime deux chaînes qui diffusent de la propagande djihadiste », a relevé la source proche de l’enquête.

Les adolescents, les recrues du djihadisme

Ces dernières semaines, une dizaine d’adolescents ont été écroués pour des menaces d’attaques similaires, sous l’influence de la propagande de Rachid Kassim.

Ce dernier est soupçonné d’avoir inspiré de manière plus ou moins directe l’assassinat d’un policier et de sa compagne le 13 juin à Magnanville, et celui d’un prêtre égorgé dans son église à Saint-Etienne-du-Rouvray le 26 juillet. Il aurait aussi piloté les projets d’attentats du commando de femmes arrêté début septembre après la découverte d’une voiture chargée de bonbonnes de gaz à Paris.

Ces arrestations interviennent alors que, selon le premier ministre Manuel Valls, la menace terroriste est « maximale » en France, touchée depuis 2015 par une série d’attentats qui ont fait 238 morts.