Manifestation anti-nucléaire près de l’EPR en construction de Flamanville, le 1er octobre. | CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Plusieurs milliers de manifestants ont défilé samedi 1er octobre contre le nucléaire, devant le réacteur EPR en construction à Flamanville (Manche), une énergie qu’ils considèrent comme « ringarde ».

Près de 2 700 personnes, selon la police, ont manifesté sur une route surplombant la mer, pour demander l’arrêt du nucléaire en général et de l’EPR en particulier. Selon les organisateurs, ils étaient entre 3 000 et 5 000. Pour Greenpeace, il s’agit de la plus grande manifestation contre le nucléaire en France depuis celle de Rennes, en 2011.

Les manifestants dénoncent à la fois les risques de radiation en cas d’accident, le problème des déchets radioactifs et le coût du projet. « On devrait mettre ces milliards dans la recherche pour les énergies renouvelables. Miser sur le nucléaire aujourd’hui, c’est fou, c’est ringard », a ainsi estimé Isabelle Attard, députée (ex-EELV) du Calvados.

Un coût multiplié par trois

Lancée en 2007, la construction de l’EPR de Flamanville devait se terminer en 2012, mais son démarrage a été repoussé à plusieurs reprises. EDF, détenu à près de 85 % par l’État et maître d’oeuvre du chantier, promet aujourd’hui un lancement fin 2018. Mais l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient d’annoncer 20 nouvelles anomalies sur le réacteur.

Et le constructeur de la cuve, Areva (détenu à 86,5 % par l’État), doit encore prouver la résistance de cette pièce majeure, sur laquelle l’ASN a trouvé une anomalie « sérieuse » en 2015. Entre-temps, le coût de ce réacteur, présenté comme de « nouvelle génération » par ses concepteurs, a triplé, à 10,5 milliards d’euros aujourd’hui.

« EPR c’est l’enfer », « Non à l’EPR, la passoire à 10 milliards » ou encore « EPR, notre argent foutu en l’air », pouvait-on lire sur les banderoles et les tracts, distribués tout au long du défilé sur la route côtière.