Trois vice-présidents de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont contesté vendredi 30 septembre l’arrêt de la ligne de trains de nuit Paris-Savoie, actée par le gouvernement à compter du 1er octobre, faisant de son maintien « un préalable » à la renégociation avec la SNCF de sa convention TER.

Cette ligne, qui relie Paris à Bourg-Saint-Maurice (Savoie) et Saint-Gervais-les-Bains (Haute-Savoie), « transporte 100 000 personnes chaque année » et présente un « potentiel évident », affirment dans un communiqué les vice-présidents de la région en charge de l’économie, des transports et de l’environnement.

« Nous avons présenté à de nombreuses reprises des pistes », mais « cela fait plus de deux mois que nous demandons en vain d’être reçus par la direction nationale des (trains) Intercités », affirment-ils.

Jugeant « impératif que les acteurs responsables de ce dossier se rassemblent », ils préviennent que « ce travail est un préalable à la négociation de la convention ferroviaire qui lie la région à la SNCF, en cours d’élaboration pour être applicable en 2017 ».

Des lignes déficitaires que personne ne veut reprendre

Auvergne-Rhône-Alpes figure en effet parmi les cinq régions dont la convention TER arrive à échéance en fin d’année. Comme la ligne Paris-Savoie, trois autres lignes Intercités de nuit ont été supprimées : Paris-Albi, ainsi que celles reliant Strasbourg et Luxembourg à Nice et Portbou (Espagne).

Deux autres lignes, Paris-Irun (Espagne) et Paris-Nice, bénéficient d’un sursis, respectivement jusqu’en juillet et octobre 2017, tandis que l’Etat s’est engagé à maintenir les liaisons Paris-Briançon et Paris-Latour-de-Carol « en raison de l’absence d’une offre alternative suffisante ».

Aucun investisseur privé n’a voulu reprendre en l’état ces lignes délaissées par les voyageurs (-25 % de fréquentation depuis 2011), lourdement déficitaires (environ 100 millions d’euros prévus cette année) et désormais en concurrence avec les « cars Macron ».

Le gouvernement a laissé la porte ouverte à un financement par les régions, mais aucun accord n’a pu être trouvé à temps. Le sort des Intercités de nuit est cependant étroitement lié à celui des Intercités de jour, dont l’Etat souhaite aussi se désengager et pour lesquels une concertation avec les régions se poursuit jusqu’au 15 octobre.