La Turquie a décidé de prolonger de trois mois l’état d’urgence à partir du 19 octobre, une mesure adoptée après la tentative de coup d’Etat survenue le 15 juillet, a annoncé lundi 3 octobre le vice-premier ministre, Numan Kurtulmus.

« Nous avons décidé de reconduire l’état d’urgence pour 90 jours pour mener une bataille contre les organisations terroristes », a déclaré M. Kurtulmus. L’état d’urgence avait été imposé le 20 juillet, pour une durée initiale de trois mois, qui expire le 19 octobre.

Depuis le putsch avorté, dont la responsabilité est attribuée à l’ex-prédicateur Fethullah Gülen, les autorités ont lancé des purges inédites.

Tous les secteurs visés par les purges

Selon un dernier bilan, 32 000 personnes ont été arrêtées, et 70 000 font l’objet d’enquête. L’objectif est de débarrasser toute l’administration de l’influence des partisans de M. Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis depuis 1999, et dont Ankara réclame l’extradition.

Education, université, magistrature, police, armée, sport, milieu pénitentiaire, journalistes : tous les secteurs de la société ont été visés par ces purges.

La semaine dernière, le président Recep Tayyip Erdogan avait plaidé en faveur d’une reconduction, et laissé entendre que l’état d’urgence pourrait être maintenu jusqu’à douze mois.

Il avait estimé devant des élus locaux réunis à Ankara que la période de trois mois « n’était pas suffisante » et qu’il était dans l’intérêt du pays de la prolonger.