La maire de Calais, Natacha Bouchart, le 21 septembre 2016. | Marc CHAUMEIL

Tombeuse du PC

Quand elle arrive à la mairie de Calais, cette native de Lens est encore peu connue sur la scène politique. Assistante parlementaire, elle avait aussi siégé jusque-là dans l’opposition de droite de la ville à partir de 2001. En 2008, candidate UMP aux municipales, elle parvient à battre le maire PCF sortant avec 54,02 % des voix, mettant ainsi fin à trente-sept ans de gestion communiste. Elle a bénéficié notamment du désistement du candidat du FN. En 2014, elle est réélue avec un score de 52,12 %.

Sénatrice démissionnaire

Tête de liste LR pour les régionales dans le Pas-de-Calais en décembre 2015, elle devient vice-présidente de la nouvelle région Hauts-de-France après la victoire de Xavier Bertrand. Le mois suivant, elle démissionne du Sénat, où elle siégeait depuis 2011. Mais quelques jours plus tard, elle devient assistante parlementaire du sénateur Jean-François Rapin, qui n’est autre que son successeur à la chambre haute du Parlement. Face à la polémique, elle renonce à sa fonction le 4 février.

Anglophile naissante

« A vous, chère Theresa, aux touristes, aux chefs d’entreprise, aux commerçants, aux institutions, aux politiques, je veux dire : “Vous êtes les bienvenus”. » Ainsi s’adresse Natacha Bouchart à la nouvelle première ministre britannique, Theresa May, dans une lettre ouverte, publiée le 18 juillet par des journaux britanniques. Ses relations avec les Anglo-Saxons n’ont pas toujours été aussi cordiales : depuis plusieurs années, elle réclame la renégociation des accords du Touquet et le déplacement de la frontière de Calais en Angleterre.

Sarkozyste déclarée

A ses yeux, Nicolas Sarkozy est le seul capable de résoudre la situation à Calais. En vue de la primaire de la droite et du centre, elle affiche son soutien ferme à l’ancien chef de l’Etat, dont elle partage les « propositions très fortes » pour la ville. Un soutien qui a un poids symbolique important, tant la situation dans cette ville de la région Hauts-de-France hante les discours des divers candidats à la primaire.

Femme pragmatique

Après avoir soutenu le projet de construction d’un mur le long de la rocade menant au port de sa ville, elle s’y oppose finalement quand le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, annonce, le 2 septembre, la poursuite rapide du démantèlement de la « jungle ». Elle considère alors que le mur, dont la construction a démarré, « n’a plus lieu d’être ». Le 26 septembre, elle a profité de la visite de François Hollande à Calais pour s’assurer qu’il « acceptait le principe de suspension des travaux, jusqu’à la fin du démantèlement ».

par Solenn Sugier