Des civils et des secouristes syriens rassemblés devant un immeuble en ruine du quartier rebelle d’Al-Shaar à Alep, le 27 septembre 2016. | KARAM AL-MASRI / AFP

Le plus grand hôpital de la partie rebelle d’Alep, qui fait l’objet d’une vaste offensive du régime avec le soutien de l’aviation russe, a été détruit par des raids aériens, lundi 3 octobre, selon une ONG et l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « L’hôpital a été visé directement par des raids aériens », a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.

« L’hôpital M10, le plus grand d’Alep-Est, (…) a été détruit, et n’est plus en service de manière permanente », a pour sa part tweeté Adham Sahloul, membre de la Syrian American Medical Society (SAMS), une ONG médicale qui gère l’hôpital. « On a peur que l’immeuble s’effondre sur la partie souterraine de l’hôpital (…) nous avons peur pour le personnel », a ajouté M. Sahloul.

D’après l’ONG SAMS, le bombardement a fait trois morts parmi les employés de maintenance. L’OSDH rapporte, de son côté, la mort de deux employés, « un troisième se trouvant encore sous les décombres ».

Au moins 350 morts

L’OSDH n’était toutefois pas en mesure de confirmer cet après-midi si les bombardements provenaient d’avions du régime Assad ou de son allié russe qui mènent, depuis le 22 septembre, une campagne de bombardements aériens sans relâche sur le secteur rebelle de la ville. Ce n’est pas la première fois que cet hôpital était visé par des raids aériens. Samedi 1er octobre, la structure avait été la cible d’au moins deux barils d’explosifs, avait rapporté la SAMS.

Depuis le lancement de cette vaste offensive aérienne et terrestre, les forces gouvernementales gagnent du terrain sur les rebelles dans le centre et le nord d’Alep, avec des bombardements qui ont tué des dizaines de civils. L’Organisation mondiale pour la santé (OMS) avance le chiffre de près de 350 morts en une semaine, dont une centaine d’enfants.

Divisée depuis 2012 entre un secteur ouest, contrôlé par le régime, et des quartiers est, aux mains des rebelles, Alep, deuxième ville de Syrie, est devenue le principal front d’un conflit qui a fait plus de 300 000 morts en cinq ans.

Environ 250 000 personnes, dont 100 000 enfants, vivent dans les quartiers est, et subissent, selon l’ONU, « la plus grave catastrophe humanitaire jamais vue en Syrie ».