Le débat de mardi sera l’unique occasion pour Mike Pence et Tim Kaine de se faire connaître, ce qui n’est pas inutile, compte tenu de leur faible notoriété. | CHIP SOMODEVILLA / AFP

Quarante ans après le premier débat des candidats à la vice-présidence américaine, le 15 octobre 1976 (le démocrate Walter Mondale face au républicain Robert Dole), le démocrate Tim Kaine et le républicain Mike Pence, colistiers respectifs de Hillary Clinton et de Donald Trump dans la course à la Maison blanche, débattront, mardi 4 octobre, entre 21 heures et 22 h 30, heure de Washington (3 heures à 4 h 30, à Paris).

A cinq semaines de l’élection du 8 novembre, ce face-à-face est organisé sur le campus de l’université Longwood, à Farmville, en Virginie, et sera modéré par Elaine Quijano, de CBS News. Ce sera l’unique occasion pour Mike Pence et Tim Kaine de se faire connaître, ce qui n’est pas inutile, compte tenu de leur faible notoriété : plus de 40 % des Américains ne connaissent pas leurs noms, selon ABC News.

Les débats des vice-présidents étant jugés moins importants que ceux des candidats à la Maison Blanche, très médiatiques, l’objectif de CBS News est de rassembler 69,9 millions de téléspectateurs, audience établie en 2008 lors de l’affrontement télévisé entre les colistiers de Barack Obama, Joe Biden, et de John McCain, Sarah Palin.

La question qui fâche : celle de la succession

Cette année, le débat pourrait toutefois susciter un regain d’intérêt chez les téléspectateurs, les vice-présidents ayant un rôle important puisqu’ils sont amenés à remplacer le président s’il meurt ou s’il démissionne. Or les deux candidats à la Maison Blanche figurent parmi les plus âgés de l’histoire : Hillary Clinton approche des 69 ans et Donald Trump a 70 ans. Les deux candidats à la vice-présidence seraient-ils à même de reprendre le poste du titulaire, en cas de problème de santé par exemple ?

Cette question, rhétorique en apparence, peut donner lieu à des échanges piquants, comme en 1988. Lors du débat entre les candidats à la vice-présidence Lloyd Bentsen (colistier du démocrate Michael Dukakis) et Dan Quayle (colistier du républicain George H. W. Bush), ce dernier se vit demander avec insistance ce qu’il ferait s’il devait exercer les responsabilités suprêmes.

Jack Kennedy was a friend of mine
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Poussé dans ses retranchement, il pensa s’en tirer avec une référence à John Kennedy : « Je suis plus qualifié que beaucoup d’autres anciens candidats à la vice-présidence et Jack [John] Kennedy était sénateur depuis moins longtemps que moi quand il s’est présenté, lui, à la présidence ». Ce à quoi Lloyd Bentsen répondit : « J’ai servi avec John Kennedy, j’ai connu John Kennedy, il était mon ami », avant d’asséner : « Sénateur, vous n’êtes pas un John Kennedy ». Cet incident de parcours n’empêcha pas George H. W. Bush d’être élu le 8 novembre 1988.

Depuis John Adams succédant à George Washington, en 1797, nombre de vice-présidents ont accédé à la Maison Blanche. Lyndon Baines Johnson prit la suite du président John Fitzgerald Kennedy, assassiné à Dallas le 22 novembre 1963, et Gerald Ford succéda à Richard Nixon, le 9 août 1974, après le scandale du Watergate.