Alors qu’un mouvement national de contestation agite depuis deux semaines les universités sud-africaines, la police a de nouveau tiré des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour disperser des étudiants réclamant une éducation gratuite pour tous, mardi 4 octobre à Johannesburg.

Les échauffourées ont éclaté sur le campus de la prestigieuse université de Wits où les cours devaient reprendre après deux semaines d’interruption. Plusieurs policiers et étudiants ont été blessés lors de ces heurts, selon des images diffusées par la chaîne de télévision sud-africaine ANN7.

Le 19 septembre, le gouvernement sud-africain avait donné son aval à une augmentation des frais universitaires limitée à 8 %, soit une hausse supérieure à l’inflation annuelle de 6 %. Cette décision a déclenché de nouvelles manifestations sur les campus, un an après un mouvement similaire qui s’était soldé par un gel des frais universitaires pour 2016.

Les manifestants réclament une éducation gratuite pour tous, conformément, selon eux, à la Charte sud-africaine des libertés. La plupart des exigences de ce document clé – adopté pendant l’apartheid en 1955 par le Congrès national africain (ANC), aujourd’hui au pouvoir – sont incluses dans l’actuelle Constitution du pays. Mais l’interprétation de la Charte varie. L’ANC affirme ainsi qu’elle ne prévoit pas exactement l’éducation gratuite pour tous, mais seulement pour les « pauvres ».