Le prix Nobel de chimie a été attribué, mercredi 5 octobre, au Français Jean-Pierre Sauvage, au Britannique Fraser Stoddart et au Néerlandais Bernard Feringa, pères de minuscules « machines moléculaires » préfigurant les nanorobots du futur.

Ces trois chercheurs « ont amené les systèmes moléculaires vers des états où, remplis d’énergie, leurs mouvements peuvent être contrôlés », a expliqué le jury Nobel. « Le moteur moléculaire se trouve aujourd’hui au même stade que le moteur électrique dans les années 1830, lorsque les scientifiques exposaient des manivelles et des roues, sans savoir que cela mènerait au train électrique, au lave-linge, au ventilateur et au mixeur », a-t-il ajouté.

Jean-Pierre Sauvage, 71 ans, professeur à l’université de Strasbourg, est le premier à penser ces nanomachines, qu’il présente comme un « assemblage moléculaire capable de se mettre en mouvement de manière contrôlée en réponse à divers signaux : lumière, changement de température, etc. » « De tels systèmes existent en grand nombre dans les cellules vivantes et interviennent dans tous les processus biologiques importants », avait-il expliqué en 2008.