Le 16 septembre 2016, Diane James lors de la conférence d’automne de l’UKIP à Bournemouth en Angleterre. | DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP

La présidente du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP), Diane James, a annoncé mardi 4 octobre sa démission pour « des raisons personnelles et professionnelles », 18 jours après avoir remplacé l’emblématique Nigel Farage.

« Il est devenu évident que je n’ai pas assez d’autorité, ni le soutien de tous mes collègues membres du Parlement européen et des responsables du parti pour mettre en œuvre les changements que j’estime nécessaires et sur lesquels j’ai basé ma campagne », a-t-elle expliqué sur son compte Twitter.

Selon le Times, elle serait sous le choc après avoir reçu un crachat dans un train la semaine précédente et avait également des réticences à mener le parti sans garantie sur son financement. Pour d’autres médias, ce sont les problèmes de santé de son mari qui l’ont poussée à se retirer.

« Parti officiel de l’opposition »

Diane James avait été choisie par les militants de l’UKIP pour prendre les rênes de ce parti europhobe et anti-immigration après le retrait de son ancien président, Nigel Farage. Quelques jours après le référendum qui a décidé du Brexit, fin juin, il avait annoncé sa démission, estimant avoir « accompli [sa] mission ».

Députée européenne, Mme James, 56 ans, a travaillé pendant 30 ans dans le secteur de la santé. Porte-parole de l’UKIP, elle s’était engagée à faire de sa formation politique, fondée en 1993, le « parti officiel de l’opposition » à la place du Labour après les prochaines législatives de 2020. Elle a déclaré, mardi, qu’elle conservait son mandat à Strasbourg.

L’hypothèse d’un retour de Farage

La démission de Diane James soulève la question d’un éventuel retour de M. Farage à ce poste, bien que celui-ci ait rejeté une telle possibilité. « Pas pour dix millions de dollars » a déclaré l’intéressé à l’Agence britannique Press Association.

Un autre successeur possible pourrait être Steven Woolfe, député européen qui avait été le grand favori pour la présidence, mais a été exclu du scrutin pour avoir remis son dossier de candidature avec 17 minutes de retard. Evoquant des problèmes d’ordinateur, M. Woolfe s’était dit « profondément déçu » et avait accusé le Comité exécutif national (NEC) du parti de n’être « pas adapté à l’objectif ». Trois membres du NEC avaient démissionné après cette disqualification inattendue.

L’UKIP est devenu la troisième force politique du Royaume-Uni après avoir obtenu le vote de 3,8 millions de Britanniques (12,6 % des votes) lors des législatives de mai 2015. Il ne compte qu’un député en raison du scrutin majoritaire uninominal en vigueur dans le pays.