« J’ai soutenu l’Affordable Care Act et je le soutiens encore », a dit Bill Clinton. | NICHOLAS KAMM / AFP

Bill Clinton est une arme à double tranchant. Il est l’un des ex-présidents les plus populaires, mais c’est aussi un gaffeur invétéré. Lors d’un meeting à Flint, dans le Michigan, le 3 octobre, il a tenté d’expliquer les dysfonctionnements du complexe système de couverture maladie américain, qui repose à la fois sur des assurances privées et publiques, et les solutions qu’apporterait sa femme et candidate à la présidentielle américaine, Hillary.

« Nous avons donc un système fou où 25 millions de personnes supplémentaires sont assurées, mais ceux qui se démènent et travaillent 60 heures par semaine finissent par payer deux fois plus qu’avant, avec une couverture divisée par deux. C’est la chose la plus folle du monde ».

FNN: Bill Clinton Campaigns in Flint, Michigan
Durée : 36:16

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Une référence directe à l’Obamacare, mesure emblématique des mandats de Barack Obama, adoptée en 2010, qui a permis à des millions de personnes de souscrire à une couverture maladie subventionnée. Mais pour certains autoentrepreneurs ou chefs de petites entreprises, des personnes dont les revenus ne permettent pas d’obtenir des aides, le prix des assurances privées a augmenté en raison d’effets imprévus sur les marchés d’assurance.

« Le modèle d’assurance ne fonctionne pas », a asséné Bill Clinton, poursuivant son raisonnement et expliquant la réforme proposée par Hillary Clinton : permettre à davantage d’Américains de rejoindre les systèmes publics de couverture maladie Medicare ou Medicaid, qui sont bon marché mais aujourd’hui réservés aux personnes de plus de 65 ans et aux plus modestes.

Donald Trump et les républicains, qui tentent depuis six ans d’abroger la réforme de 2010, n’ont pas manqué de reprendre les propos de Bill Clinton. « Il a dit que [l’Obamacare] était la chose la plus folle du monde, c’est une citation exacte, a déclaré Donald Trump à Prescott Valley, dans l’Arizona. Je parie qu’il a dû passer une mauvaise soirée hier. Mais honnêtement, il a passé beaucoup de mauvaises soirées avec Hillary ». « Je veux le remercier d’avoir été honnête », a ajouté le candidat républicain.

« Améliorer ce qui ne fonctionne pas »

Interrogée mardi sur ce début de polémique, Hillary Clinton a répondu : « J’ai déjà dit que nous devions améliorer ce qui ne fonctionne pas et conserver ce qui fonctionne. Nous ferons des améliorations. Ce ne sera pas facile, mais ce sera beaucoup mieux que de recommencer à zéro, ce qui malheureusement est ce que les républicains veulent faire. »

En campagne à Steubenville, dans l’Ohio, Bill Clinton a apporté des explications sur ses propos : « Je voudrais dire quelque chose à propos de Ia loi sur l’assurance de santé, parce que [les républicains] veulent tout emmêler : j’ai soutenu l’Affordable Care Act [la réforme de l’assurance-santé, dite « Obamacare »] et je le soutiens encore. »

Plus tard, à Youngstown, toujours dans l’Ohio, il a critiqué les républicains qui entendent revenir sur la loi. « Il y a des problèmes, tout le monde le sait. Les républicains veulent l’abroger. Leur idée pour résoudre les problèmes consiste à retirer la couverture aux 20 millions d’Américains qui sont couverts par cette loi et les adresser aux assureurs privés. »