Jean-Marie Le Pen lors d’une conférence de presse à Mormant, près de Paris, le 28 septembre 2016. | GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

C’est une semaine judiciaire intense pour l’ancien président du Front national. Jean-Marie Le Pen, a été débouté, jeudi 6 octobre, par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), devant laquelle il contestait sa condamnation pour avoir affirmé en 2005 que l’occupation allemande n’avait pas été « particulièrement inhumaine ». M. Le Pen a considéré devant les juges européens que sa liberté d’expression avait été bafouée. Cette condamnation prononcée en 2008 a été confirmée en 2012, après l’annulation du premier jugement en Cassation.

Le dirigeant frontiste avait été reconnu coupable d’« apologie de crimes de guerre » et de « contestation de crime contre l’humanité », à la suite de propos publiés en janvier 2005 dans l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol. M. Le Pen avait notamment déclaré : « En France du moins, l’Occupation allemande n’a pas été particulièrement inhumaine, même s’il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550 000 kilomètres carrés. » Il avait écopé de trois mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende.

« Un point de détail de l’histoire »

Cette condamnation était « fondée sur des motifs pertinents et suffisants », ont tranché les juges européens, déclarant sa requête « irrecevable ». La décision des tribunaux français s’est certes traduite par une « ingérence dans la liberté d’expression » de M. Le Pen, mais celle-ci n’était pas « disproportionnée », ont-ils estimé.

« Les juridictions nationales ont condamné le requérant à l’issue d’une analyse méthodique et approfondie des propos incriminés, en relevant que ceux-ci étaient loin de se limiter à une critique constructive mais tendaient en réalité à réhabiliter une organisation criminelle », a ajouté la CEDH.

Jean-Marie Le Pen a multiplié durant sa carrière les déclarations provocantes pour lesquelles il a été plusieurs fois condamné, notamment sur les chambres à gaz, « un point de détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale », selon lui. Des propos qui lui ont valu d’être exclu du Front national.