Wallerand de Saint-Just en décembre 2015 | ALAIN JOCARD / AFP

Les juges d’instruction ont renvoyé en procès le Front national et deux de ses dirigeants, Wallerand de Saint-Just et Jean-François Jalkh, dans l’enquête sur des soupçons d’enrichissement frauduleux aux frais de l’Etat lors des campagnes législatives et présidentielle de 2012.

Les magistrats ont ordonné le renvoi du parti pour complicité d’escroquerie lors des législatives et recel d’abus de biens sociaux, a précisé à l’AFP une source proche du dossier. Son trésorier Wallerand de Saint-Just est visé pour le délit de recel d’abus de biens sociaux et l’un de ses vice-présidents Jean-François Jalkh pour escroqueries, abus de confiance et recel d’abus de biens sociaux, a indiqué la même source.

Un système pour capter de l’argent public

Les soupçons portent sur l’existence d’un système pour capter de l’argent public, en profitant des remboursements de l’Etat sur les frais de campagne, des faits vigoureusement contestés par le FN.

Le principal volet de l’affaire porte sur les législatives de 2012. Au centre de l’enquête, des kits de campagne (tracts, affiches, cartes postales), au tarif de 16 650 euros, fournis à quelque 525 candidats par la société Riwal, dirigée par un très proche de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon. Pour les acheter, les candidats devaient contracter un prêt avec intérêts auprès de Jeanne, mouvement satellite du FN. Les enquêteurs voient derrière ce montage complexe des prestations gonflées et surfacturées au détriment de l’Etat, qui rembourse les frais de campagne aux candidats dépassant 5 % des voix.

Le fonctionnement présumé de Jeanne. | Les Décodeurs

Marine Le Pen avait été entendue dans ce dossier sous le statut de témoin assisté, sans être mise en examen.