Prévu pour durer 90 minutes, le second débat entre Hillary Clinton et Donald Trump sera animé par Martha Raddatz, journaliste spécialiste des questions internationale de la chaîne ABC et Anderson Cooper, journaliste-vedette de CNN. | © Rick Wilking / Reuters / REUTERS

Le deuxième débat entre Donald Trump et Hillary Clinton, les deux candidats à l’élection présidentielle américaine, aura lieu dimanche 9 octobre, à l’université Washington de Saint-Louis, dans le Missouri. Prévu pour durer 90 minutes, il sera animé par Martha Raddatz, journaliste spécialiste des questions internationales de la chaîne ABC, et Anderson Cooper, journaliste-vedette de CNN.

Le débat prendra la forme d’un « town hall », c’est-à-dire une séance de questions-réponses avec les électeurs. Le public posera des questions aux candidats qui auront deux minutes pour y répondre. Les deux journalistes seront chargés de relancer les candidats.

Avant même les inévitables affrontements entre le candidat républicain et la candidate démocrate, l’organisation du débat fait l’objet d’une petite « guéguerre » entre CNN et ABC.

Martha Raddatz lors du débat entre Paul Ryan et Joe Biden à Danville, dans le Kentucky, le 11 octobre 2012. | © John Gress / Reuters / REUTERS

Les deux chaînes de télévision n’assurent en l’occurrence que la promotion de leur représentant : CNN diffuse des bandes-annonces annonçant que le débat sera « animé par Anderson Cooper », tandis que celles d’ABC mettent en avant Martha Raddatz en tant que « co-animatrice » du débat, sans mentionner son confrère.

Martha Raddatz, une spécialiste des questions internationales

Martha Raddatz est une journaliste expérimentée, spécialiste des questions internationales de la chaîne ABC où elle anime l’émission « This Week ». Pendant la campagne de 2012, elle a modéré le débat des vice-présidents, Joe Biden (démocrate) et Paul Ryan (républicain). Lors des primaires de 2016, elle a modéré un débat entre les candidats républicains et un autre entre candidats démocrates.

Depuis ses débuts, elle a parcouru l’essentiel des zones de conflit, en Bosnie, en Irak, en Afghanistan. Sur ABC, elle a suivi le département d’Etat avant d’être correspondante à la Maison Blanche pendant le second mandat de George W. Bush, puis de s’occuper des questions de sécurité nationale (défense).

Elle raconte qu’elle a arrêté ses études à l’université de l’Utah pour commencer à travailler sur une chaîne de télévision locale. En 2014, elle a reconnu que ce n’était pas le meilleur choix qu’elle ait fait dans sa carrière.

Proximité avec Barack Obama

Les républicains ont quelques griefs contre elle. Son premier mari, Julius Genachowski (dont elle a divorcé en 1997), a fait ses études de droit avec Barack Obama, qui a assisté à leur mariage en 1991, avant de nommer Julius Genachowski à la tête de la Federal Communications Commission ou FCC (Commission fédérale des communications, chargée de la régulation des télécommunications).

En 2012, les républicains ont affirmé que cette proximité avec le président constituait un conflit d’intérêt, argument rejeté par la Commission des débats présidentiels et ABC.

Défiance de Trump vis-à-vis d’Anderson Cooper

Descendant du magnat américain du rail Cornelius Vanderbilt, Anderson Cooper, journaliste-vedette de 49 ans est arrivé en 2001 sur la chaîne d’information CNN où il a pris la tête de sa propre émission, Anderson Cooper 360°, en 2003. Sa notoriété a grimpé en flèche à la faveur de la couverture des suites de l’ouragan Katrina, portée par un ton privilégiant l’humain et l’émotion.

Hillary Clinton répond à anchor Anderson Cooper, à Derry, dans le New Hampshire, le 3 février 2016. | © Rick Wilking / Reuters / REUTERS

Lors d’une interview au Washington Post, Donald Trump a exprimé sa défiance vis-à-vis d’Anderson Cooper :

« Je ne pense pas qu’Anderson Cooper devrait faire partie des modérateurs, parce qu’il travaille pour CNN. Et j’ai vu, au cours des derniers jours comment il se comporte. Il sera très partial. Il ne devrait pas être là comme modérateur. La chaîne CNN est Clinton News Network et je ne pense pas qu’Anderson Cooper puisse être équitable. »

Pendant les primaires, Donald Trump a pourtant participé à deux « town halls » modérés par Anderson Cooper et il ne s’en est pas plaint, alors même que le présentateur a considéré que l’une des répliques de Donald Trump – « c’est pas moi qui ai commencé » – était « du niveau d’un enfant de 5 ans ».