L’opération offre un autre argument : les économies d’énergie. Les organisateurs arguent que l’éclairage public représente 37 % de la facture d’électricité des communes. | FREDERICK FLORIN / AFP

Paris, Rennes, Grenoble et d’autres grandes villes, mais aussi de nombreuses collectivités et communes rurales, vont éteindre samedi soir une partie de leurs bâtiments publics pour réduire la pollution lumineuse.

Il s’agit de la 8e édition de l’opération « Jour de la nuit », organisée par l’ONG Agir pour l’environnement avec 25 associations et institutions, dont le ministère de l’environnement, destinée à sensibiliser à la pollution lumineuse et à la protection du ciel étoilé. En 2015, la France comptait 11 millions de points lumineux, contre 9 millions en 2009, d’après Agir pour l’environnement.

« Depuis quelques années, la nuit est confrontée à la montée d’une pollution lumineuse issue d’une généralisation de l’éclairage artificiel, qui engendre un gaspillage d’énergie important, trouble les écosystèmes et fait disparaître le ciel étoilé. »

Des animations pour sensibiliser

Le « jour de la nuit » est l’occasion de prendre conscience de l’impact de tous ces halos de lumière. Pour les organisateurs, une nuit plus noire perturbe moins la faune nocturne, mais peut aussi épargner des millions d’insectes. Pour sensibiliser les citoyens, des animations (observation de la faune, des étoiles, marche de nuit) sont organisées dans de nombreuses communes.

L’opération offre un autre argument : les économies d’énergie. Les organisateurs arguent que l’éclairage public représente 37 % de la facture d’électricité des communes, même si, selon un sondage réalisé pour Agir pour l’environnement, plus de 70 % d’entre elles disent avoir pris des mesures pour le limiter.

Extinction nocturne, détecteur de présence qui déclenche l’éclairage, adaptation de la luminescence font partie des mesures possibles. Les lampes LED, si elles réduisent la consommation énergétique, ne permettent cependant pas d’agir sur la puissance de l’éclairage.

L’an dernier, l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (Anpcen) dénonçait l’absence d’outils de mesure précis et d’indicateurs de la pollution lumineuse, qui pointe du doigt la hausse en trente ans de 89 % des points lumineux dans tout le pays, en raison de l’extension et de la densification de la ville.