Jean-Christophe Cambadélis et François Hollande, le 6 octobre. | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Après Arnaud Montebourg, vendredi, Jean-Christophe Cambadélis a lui aussi évoqué dans des mots durs la possibilité que des électeurs de gauche aillent voter à la primaire de la droite. « Alain Juppé n’est pas à ce point menacé qu’il déclenche une avalanche de parjures contre les valeurs de la gauche pour le sauver », lance-t-il dans une interview au Figaro publiée dans son édition du samedi 8 octobre.

Surtout, la victoire du maire de Bordeaux à la primaire annoncerait, selon lui, celle de « Marine Le Pen aux législatives en 2017 ». « Car si Nicolas Sarkozy est trop à droite pour la France, Alain Juppé n’est nulle part. Trop centriste sur l’identité pour la droite, trop ultralibéral sur le social pour la gauche », argue-t-il. Manière de détourner l’argument, avancé par certains électeurs de gauche, que voter pour Alain Juppé serait une manière de « voter utile » en empêchant la tenue d’un duel entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2017.

Le député de Paris récuse aussi l’hypothèse de votes significatifs d’électeurs de droite et de l’extrême droite à la primaire organisée par le PS en janvier. « Je ne les vois pas venir arbitrer un débat dans une gauche dont on dit dans les sondages qu’elle ne sera même pas au second tour. Pas plus que je ne vois les mélenchonistes ou les duflotistes soutenir un candidat qui serait obstacle au leur. Donc tout cela est construction. »

Macron veut « faire échouer la gauche »

Le premier secrétaire du parti socialiste mène le combat qui est le sien : défendre la candidature de François Hollande à la primaire de la gauche en janvier prochain. Il est toutefois selon lui, non pas « le meilleur défenseur de la gauche, mais le meilleur à gauche pour défendre la France », estime-t-il.

Dans ce combat-là, M. Cambadélis s’en prend à Emmanuel Macron dont il juge que ce qu’il cherche, c’est « faire échouer la gauche, empêcher le président de la République, se substituer à Alain Juppé et à François Bayrou, battre Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen », estime-t-il. L’ancien ministre de l’économie « a fait sa carrière à gauche et se veut un avenir à droite. Un jour, il sera rattrapé par cette absence de choix », attaque encore le premier secrétaire du PS.