Stylianos Pattakos à gauche, Georgios Papadopoulos au centre et Nikolaos Makarezos à droite, le 21 avril 1967. | - / AFP

Les médias grecs ont annoncé samedi 8 octobre la mort à 103 ans de Stylianos Pattakos, ministre de l’Intérieur lors de la « dictature des colonels » entre 1967 et 1974. Il est décédé d’une crise cardiaque chez lui. M. Pattakos avait mené le coup d’Etat militaire du 21 avril 1967 en compagnie de Nikolaos Makarezos et Georges Papadopoulos afin d’empêcher la gauche de prendre le pouvoir lors des élections générales prévues le mois souvent.

Leur putsch réussi, les « colonels » avaient rapidement proclamé l’Etat de siège, fait arrêter plus de 10 000 personnes, dissous les partis, instauré la censure et généralisé la pratique de la torture. Pendant sept ans, la répression a touché tout le pays, y compris l’actrice et militante Melina Mercouri. La femme du réalisateur Jules Dassin, privée de ses droits civiques et de ses biens, avait déclaré : « Je suis née grecque et je mourrai grecque. M. Pattakos est né fasciste et il mourra fasciste ».

Condamné à mort pour trahison

« Que l’histoire juge de nos actions », avait commenté Stylianos Pattakos. Lors du retour de la démocratie à l’été 1974, lui et ses deux complices avaient été condamnés à mort pour trahison puis vu leur peine commuée en prison à vie. Pattakos, comme Makarezos, avaient été libérés pour raisons de santé et assignés à résidence dans les années quatre-vingt dix.

Ilias Panagiotaros, un député de la formation néo-nazie Aube dorée a exprimé son chagrin sur Twitter, regrettant que « le général soit mort pauvre dans un petit appartement ».