L’appétit des Français pour la pierre-papier ne se dément pas. Le petit monde feutré des sociétés civiles de placement dans l’immobilier (SCPI) s’apprête à sabrer le champagne. Au premier semestre, la collecte de ces produits a atteint le niveau record de 2,5 milliards d’euros, portant l’encours global des SCPI à 40,6 milliards.

La perspective d’investir dans de l’immobilier tangible, qu’il s’agisse de murs de commerce ou de bureaux, et de percevoir des revenus trimestriels, séduit de plus en plus d’investisseurs. D’autant que les rendements offerts sont très intéressants au regard de l’environnement de taux bas. « En 2015, le rendement moyen est ressorti à 4,85 %. En 2016, il devrait être proche de 4,6 %. Les valeurs des parts augmentent chaque année et les revenus se tassent, ce qui provoque une érosion du rendement », analyse Philippe Verrine, directeur général de Primaliance.

S’il est courant de souscrire directement des SCPI, on peut aussi les loger au sein d’un contrat d’assurance-vie, comme une unité de compte. Un choix encore minoritaire mais qui se développe de plus en plus grâce aux assureurs, qui savent mettre en avant les atouts de cette formule.

Par exemple, certains proposent des modalités de souscription qui sont différentes de l’investissement en direct, avec des frais d’entrée allégés et sans délai de carence, alors qu’il faut parfois attendre trois ou quatre mois lors d’un achat en direct pour avoir la jouissance de ses titres.

De même, lors d’une cession, la vente est quasi immédiate au sein d’un contrat d’assurance-vie. Il n’y a pas besoin d’attendre qu’une contrepartie se manifeste, comme c’est le cas sur le marché secondaire des SCPI, sur lequel la liquidité n’est pas garantie.

Surtout, cette formule permet de bénéficier du cadre fiscal avantageux de l’assurance-vie en matière de plus-values et de succession. Enfin, loger des SCPI dans une assurance-vie est aussi un moyen d’améliorer le rendement de cette dernière en cette période de baisse persistante des taux d’intérêt.

Mais toute médaille a son revers. Le choix de SCPI est généralement restreint dans le cadre de l’assurance-vie. La profondeur de l’offre dépend de chaque assureur, et « les réseaux bancaires sont peu enclins à référencer des produits externes », note Philippe Vergine.

Par ailleurs, une fois leur quota annuel atteint, ils peuvent rendre certaines SCPI indisponibles. C’est pour cela que leur choix est plus large en début d’année. Par ailleurs, il arrive souvent que l’investissement soit limité en montant, soit en valeur, soit en pourcentage.

Enfin, certains assureurs peuvent prélever jusqu’à 10 %, voire 15 % des loyers distribués, ce qui se traduit par une baisse du rendement final du produit. Compte tenu de ces désavantages, seuls les épargnants fortement taxés et ceux qui mettent l’accent sur l’avantage successoral ont un réel intérêt à placer des SCPI dans un contrat d’assurance-vie.