• Le fait du jour

Donald Trump s'excuse
Durée : 00:51

Lorsqu’il a pénétré sur la scène installée dans la Washington University, à Saint Louis (Missouri), le magnat de l’immobilier savait qu’il serait interrogé à propos d’une vidéo enregistrée en 2005 et diffusée le 7 août dans laquelle il multiplie les propos obscènes visant les femmes. Décidé à en découdre, il avait annoncé à l’avance qu’il comptait contre-attaquer en exhumant d’anciennes affaires de harcèlement sexuel et d’adultère reprochées au mari de son adversaire démocrate, Hillary Clinton, l’ancien président Bill Clinton. Autant dire que la confrontation a débuté dans une atmosphère épouvantable, les deux principaux candidats évitant même de se serrer la main. M. Trump ne s’est pas départi de cette agressivité, tâchant d’évacuer au plus vite ses « simples mots » de 2005, opposés aux actes prêtés à M. Clinton « qui a abusé de femmes ». Le Donald Trump de la vidéo, « c’est ce qu’il est », a rétorqué Mme Clinton.

Plus réactif que pendant le premier débat, le milliardaire a tenté de prendre son adversaire à la gorge sur la question de l’usage discrétionnaire d’un serveur et d’une adresse électronique privée, pendant les années passées à la tête de la diplomatie américaine. Ce deuxième débat était en théorie un town hall, exercice au cours duquel les candidats tentent de répondre aux questions posées par un public d’électeurs indécis, mais M. Trump s’est régulièrement abstenu de répondre aux questions pour dénoncer sans relâche le « mauvais jugement » de Mme Clinton ainsi qu’un bilan jugé totalement désastreux après trente années passées en politique, observant une discipline qui lui avait fait défaut quinze jours plus tôt.

De ce point de vue, le magnat de l’immobilier s’est donné un peu d’air alors que les tensions avec le camp républicain auraient sans doute atteint des sommets en cas de nouvelle contre-performance. Mais avant même que puisse être mesurée l’ampleur de la déflagration causée par la diffusion de la vidéo, les deux semaines au cours desquelles il s’est enferré dans les polémiques ont creusé dans les intentions de vote un retard qui risque d’être difficile à combler. D’autant que l’agressivité déployée dimanche soir, si elle a probablement revigoré sa base, l’empêche sans doute de conquérir les voix indécises qui sont en train de migrer vers la démocrate.

  • La vidéo du jour

Presidential Debate - DT: Bc you'd be in jail! - Hillary Clinton vs. Donald Trump
Durée : 00:37

Le candidat républicain à l’élection présidentielle du 8 novembre, Donald Trump, a attaqué son adversaire démocrate, Hillary Clinton, sur la question de l’usage discrétionnaire d’un serveur et d’une adresse électronique privée, pendant les années passées à la tête de la diplomatie américaine. « Si je gagne, je vais donner l’ordre à mon attorney general de nommer un procureur spécial pour faire la lumière sur votre situation, parce qu’il n’y a jamais eu autant de mensonges, autant de choses cachées », a menacé M. Trump. « C’est vraiment bien que quelqu’un ayant le tempérament de Donald Trump ne soit pas chargé des lois de notre pays », a commenté Mme Clinton. Le magnat de l’immobilier a répondu instantanément, mi-figue, mi-raisin : « parce que vous seriez en prison », en écho aux slogans « enfermez-là ! » scandés lors des meetings du candidat républicain. « Je sais que vous tentez de faire diversion, votre campagne implose, votre parti vous lâche », a commenté Mme Clinton, répétant comme lors de leur première confrontation que le milliardaire vit selon elle « dans une autre réalité ».

  • La citation du jour

« Pourquoi avoir attendu jusqu’à octobre »

L’ancien candidat à l’investiture républicaine Ted Cruz, sénateur du Texas, s’est interrogé dimanche 9 octobre sur le moment choisi de la diffusion d’une vidéo embarrassante pour le candidat républicain à la présidentielle, Donald Trump, le 7 octobre. Le journaliste du Washington Post à l’origine de la diffusion, David Fahrenthold, a raconté sur le site de son quotidien avoir été contacté le jour même vers 11 heures par un interlocuteur lui proposant de visionner un film inédit concernant le magnat de l’immobilier. La chaîne NBC avait emboîté le pas à la diffusion de la bande par le quotidien.

  • Le chiffre du jour

84 %

Selon le site FiveThirtyEight de Nate Silver, les principales élues républicaines (gouverneure, sénatrice et représentante) ont été nettement plus nombreuses que les élus masculins à prendre leurs distances vis-à-vis du candidat à la présidentielle, Donald Trump, depuis la diffusion d’une vidéo controversée, le 7 octobre. Alors que 84 % des élus continuent de soutenir le magnat de l’immobilier, elles ne sont que 55 % à en faire autant. De même 32 % de ces élues ont déclaré officiellement qu’elles ne le soutenaient plus, contre seulement 10 des hommes.

  • La carte du jour


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Selon les moyennes d’intentions de vote calculées par Etats par la suite RealClearPolitics, la candidate démocrate Hillary Clinton creuse l’écart dans la perspective de la présidentielle du 8 novembre. Elle pourrait obtenir jusqu’à 341 grands électeurs, si l’élection avait lieu maintenant alors qu’il n’en faut que 270 pour être élu. Les résultats de cinq Etats, l’Arizona, la Caroline du Nord, la Floride, le Nevada et l’Ohio se situent cependant dans la marge d’erreur.

  • La photo du jour

Le second débat entre les deux candidats à l’élection présidentielle américaine, regardé depuis la salle des marchés de la City Bank à Sydney en Australie, le 10 octobre. | DAVID GRAY / REUTERS

  • A suivre

Le candidat républicain à l’élection présidentielle Donald Trump se déplace en Pennsylvanie, lundi 10 octobre où il tiendra deux meetings de campagne. Son adversaire démocrate Hillary Clinton a repris nettement l’avantage dans cet Etat gagné par les représentants de son parti lors des dernières élections présidentielles. Après avoir fait campagne dans l’Iowa à la veille du deuxième débat présidentielle, le 9 octobre, Mme Clinton doit se rendre le 11 octobre en Floride accompagnée par l’ancien vice-président et candidat à la présidentielle Al Gore.