João Doria, membre du PSDB brésilien, a été élu maire de São Paulo dès le premier tour des élections. Ici, le 2 octobre 2016, au sortir des urnes. | Nelson Antoine/AP/Sipa

Le tombeur du PT

En remportant dès le premier tour, à plus de 53 %, les élections municipales à São Paulo, le 2 octobre, contre Fernando Haddad, l’ancien maire du Parti des travailleurs (PT), João Doria a marqué l’histoire. Jamais, depuis la fin de la dictature, un maire n’était parvenu à se passer d’un second tour dans la capitale économique du Brésil. Sa victoire, liée à un marketing efficace, est aussi le résultat du naufrage du parti de l’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva.


Un vrai-faux politicien

Fils d’un député, membre du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB, principal opposant au PT) depuis 2001, João Doria est un habitué des coulisses du pouvoir. Mais, conscient du discrédit général des politiques, l’homme a habilement tu son passé au conseil national du tourisme, n’évoquant que du bout des lèvres son parrainage par le gouverneur de São Paulo, Geraldo Alckmin, pour se présenter comme entrepreneur. « Je ne suis pas un politicien », a-t-il martelé.


Un entrepreneur millionnaire

A 58 ans, allure soignée, cheveux peignés et pull négligemment jeté sur les épaules, l’homme pourrait incarner à lui tout seul la bourgeoisie entrepreneuriale de São Paulo. Millionnaire, à la tête d’une société d’événementiel, c’est aussi un homme de télévision. Mais, en dépit des deux ­programmes qu’il animait – « Show Business » et « Face a Face » –, sa notoriété ne dépassait pas, jusqu’à son saut dans l’arène politique, les cercles restreints des milieux d’affaires.


Le Bloomberg brésilien

Se revendiquant comme une version brésilienne de l’ancien maire de New York Michael Bloomberg, João Doria a assumé un ­programme ultralibéral ­proposant de ­privatiser jusqu’aux cimetières. Coaché par une équipe de publicitaires, ­le « candidat des riches » est devenu « un candidat riche », un entrepreneur à succès qui promet de gérer São Paulo comme une entreprise performante. « La ville a besoin d’un bon gestionnaire », n’a-t-il cessé de répéter.