Un combattant du groupe Faylaq al-Rahman de la Ghouta, dans la banlieue de Damas, le 26 février 2016. | AMER ALMOHIBANY / AFP

L’opposition syrienne a regretté, lundi 10 octobre, à Riyad de « ne pas avoir reçu d’armes antiaériennes » pour parer les raids du régime et de la Russie, après l’échec des tentatives diplomatiques pour faire cesser les combats à Alep. En revanche, « nous comptons beaucoup sur les pays frères et amis (…) pour une levée de l’embargo sur l’armement sophistiqué imposé à l’opposition », a dit Salem Al-Moslet, porte-parole du Haut Comité des négociations (HCN), à l’issue de deux jours de réunion en Arabie saoudite, ajoutant qu’il n’attendait rien de l’administration américaine de Barack Obama en fin de mandat.

Le HCN a également dénoncé la « politique de la terre brûlée », menée par le régime de Bachar Al-Assad et ses alliés. Damas et Moscou ont utilisé le processus politique, aujourd’hui dans l’impasse, « comme une simple couverture au massacre collectif des Syriens », a-t-il ajouté, en citant le veto mis samedi par la Russie à un texte de la France au Conseil de sécurité de l’ONU.

Le débat est ouvert

Les rebelles sont en difficulté dans l’est d’Alep, deux semaines après le lancement d’une vaste offensive des forces prorégime appuyées par des frappes de Moscou. Elles continuent de progresser rue après rue pour reprendre les quartiers contrôlés par les rebelles depuis 2012.

Aux Etats-Unis, un débat se poursuit sur la fourniture éventuelle d’armes plus sophistiquées à l’opposition. Selon des médias américains, certains responsables ne verraient pas d’un mauvais œil que l’Arabie saoudite et le Qatar fournissent de telles armes, y compris des missiles antiaériens portables. Mais ils redoutent que ces équipements militaires ne tombent entre les mains de groupes extrémistes.

« Une base navale permanente »

De son côté, la Russie continue de renforcer sa présence militaire en Syrie malgré l’annonce, en mars, par le président Vladimir Poutine, du retrait d’une partie de son contingent. L’armée russe a ainsi dit lundi qu’elle comptait transformer ses installations portuaires à Tartous, dans le nord-ouest de la Syrie, en « base navale permanente ».

Outre les 4 300 militaires russes déjà déployés, le Kremlin a également récemment annoncé le déploiement de batteries de défense antiaérienne S-300 pour compléter son dispositif à Tartous. Moscou dispose aussi depuis la fin d’août 2015 d’une base aérienne à Hmeimim, près de Lattaquié, le fief de Bachar Al-Assad, dans le nord-ouest de la Syrie. Les députés russes ont d’ailleurs ratifié la semaine dernière un accord avec Damas sur le déploiement « pour une durée indéterminée » de forces aériennes russes sur l’aérodrome militaire de Hmeimim, qui est passé sous juridiction russe après la signature d’un accord entre Damas et Moscou.

Cette annonce est faite alors que les relations entre Moscou et Washington se sont encore détériorées depuis l’échec de la trêve en Syrie qu’ils avaient décidée en septembre et qui n’a duré qu’une semaine, chaque camp accusant l’autre d’avoir rompu le cessez-le-feu.