Jeremy Corbyn et Pedro Sanchez. | James Gourley/Shutterst/SIPA. Mariscal/SIPA

Jeremy Corbyn

Gauche dogmatique. Pour ses adversaires au sein du Parti travailliste, Jeremy Corbyn n’a longtemps été qu’un vieux barbon barbu incarnant jusqu’à la caricature la « vieille gauche », que Tony Blair avait naguère réduite à portion congrue. Son élection surprise à la tête du parti, en 2015, a ravivé la querelle des anciens et des modernes, que les tenants du « New » Labour Party croyaient gagnée à jamais.

Seul contre ses parlementaires. Son manque d’investissement dans la campagne pour le maintien dans l’Union européenne a généré une fronde : 172 des 230 parlementaires travaillistes ont demandé sa tête. Du jamais-vu.

Pari gagné. Rejeté par les caciques de son parti, il s’en est remis au vote des militants, plus à gauche que la plupart de leurs élus. Bien lui en a pris : le 24 septembre, il a été réélu avec 61,8 % des suffrages.

Vers l’impasse ? Le parti se retrouve dans une position délicate. Si Corbyn est majoritaire chez les militants, son positionnement à gauche toute pourrait être un frein lors des élections nationales si les travaillistes veulent élargir leur assise en glanant des voix au centre. La droite, prise dans ses contradictions, qui aurait dû être en ruine après le vote du Brexit, a désormais le champ libre.

Pedro Sanchez

Gauche tactique. Pedro Sanchez était un quasi-inconnu lorsqu’il s’est imposé en 2014 à la tête du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Alors poussé par la puissante présidente de l’Andalousie, Susana Diaz, devenue depuis sa meilleure ennemie, il faisait figure de modéré sans idéologie fixe. Il a récemment pris un virage à gauche très tactique, en prônant une alliance avec le parti anti-austérité Podemos, pour tenter de former un gouvernement.

Seul contre ses barons. Depuis deux ans, le PSOE enchaîne les revers électoraux. Les présidents des régions socialistes lui reprochent aussi d’avoir bloqué depuis plus de neuf mois la formation d’un gouvernement en faisant voter ses troupes contre la droite quand leur abstention aurait permis de sortir de l’impasse.

Pari raté. En convoquant une primaire pour fin octobre, il pensait réussir un « coup » à la Corbyn : s’appuyer sur la base pour desserrer l’étau de ses ennemis. Las, mis en minorité dans les instances du parti, il a démissionné le 1er octobre.

Vers une éclaircie ? Son départ ne règle pas les problèmes du PSOE. La crise dans laquelle il s’est enfoncé menace de le reléguer durablement au rang de deuxième force de la gauche, derrière Podemos.