Signer un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation plusieurs semaines après la rentrée n’est pas mission impossible. | REMY GABALDA / AFP

« Idéalement, la recherche d’un employeur et/ou d’un établissement de formation pour un contrat en alternance débute en février ou mars, et beaucoup de contrats se concrétisent en juin pour la rentrée suivante. Mais il n’est pas si rare de le conclure en septembre ou début octobre », explique Valérie Deflandre, conseillère au centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ) qui organise, mercredi 12 octobre à Paris, son Forum de la formation en apprentissage, avec de nombreux centres de formation d’apprentis (CFA) présents qui proposeront des places pour se former en apprentissage.

Voici ses recommandations pour décrocher un contrat, qui pourront à la fois servir aux étudiants dans la dernière ligne droite de leur recherche, et à ceux qui, après des débuts décevants dans un autre cursus, souhaiteraient se réorienter immédiatement dans cette voie.

Soyez professionnel ! « On parle bien d’un contrat, vous ne devez pas être dans une posture d’étudiant, mais de futur employé. La recherche passera notamment par des sites d’annonces, tels le site du ministère du travail, Le portail de l’alternance, ou encore L’apprenti.com, En-alternance.com. A vous d’aller défendre votre candidature, de montrer que vous vous êtes renseigné sur le domaine visé, mettre en avant vos compétences… »

Demandez l’aide de votre établissement. « Les établissements de formation n’ont pas à vous fournir des contrats clés en main, mais beaucoup ont des partenariats avec des entreprises, ou proposent des outils et des accompagnements, ne serait-ce que pour relire votre CV, vous signaler les sites Internet utiles à votre recherche et vous conseiller… »

Reconsidérez le type de contrat et établissement si besoin. « L’alternance peut prendre la forme d’un contrat d’apprentissage ou d’un contrat de qualification. Il faut savoir que la première formule s’adresse à moins de publics (il faut notamment avoir moins de 26 ans), mais qu’elle ouvre droit à plus d’aides pour l’employeur. Si vous pouvez prétendre aux deux statuts, vous augmenterez vos chances avec le premier, ce qui peut amener certains à changer d’établissement de formation. Par ailleurs, nous voyons depuis quelques années arriver au CIDJ des jeunes préinscrits dans des établissements privés qui se plaignent de ne pas avoir reçu l’aide promise pour décrocher un contrat. Nous leur rappelons que s’ils n’ont pas trouvé d’employeur pour financer leur cursus, ils ne sont pas obligés de le suivre (et de le financer eux-mêmes), et qu’ils peuvent se mettre en quête d’un autre établissement. Mieux vaut en tout cas se renseigner au moment de choisir une formation, à la fois sur son niveau de certification (elle doit figurer au RNCP), et sur l’accompagnement ou les partenariats avec des entreprises qu’elle propose, et qui faciliteront grandement votre recherche d’un employeur. »

Donnez le maximum d’infos à l’employeur potentiel : « Vous ferez gagner du temps à l’entreprise ou à l’administration visée en lui donnant le maximum d’infos : à la fois le type de contrat, mais aussi le rythme (qui varie beaucoup d’une formation à l’autre, et n’est pas toujours compatible avec les besoins de l’employeur), ainsi que le coût de la formation qu’il devra financer, le salaire qu’il devra vous verser et les aides dont il pourra bénéficier. Vous pouvez en effet facilement effectuer des simulations d’aides et de salaires sur le Portail de l’alternance. Cela sera tout particulièrement utile pour des petites entreprises, moins informées des possibilités : quel sera le rythme entre temps de formation et temps dans sa structure, à quelles aides a-t-il droit, et combien lui coûteront votre salaire et la formation ? Vous pouvez en effet facilement effectuer des simulations d’aides et de salaires. »

Enrichissez votre CV. « Ce n’est pas parce que vous n’avez pas ou peu d’expériences professionnelles et pas ou peu d’études à votre actif qu’il faut envoyer un CV vide. Vous pouvez consacrer quelques lignes d’accroche à la formation visée ainsi qu’à votre projet professionnel, avec les mots-clés qui montreront que vous avez pris la peine de vous informer sur le domaine d’activité visé. Vous pouvez ensuite mettre en avant vos compétences et vos qualités. C’est aussi un bon endroit pour faire figurer les infos utiles pour l’employeur (rythme, coût et aides).

Très important aussi, mentionnez, outre vos centres d’intérêt, vos expériences extrascolaires : le fait que vous ayez été délégué de classe, que vous avez fait de la compétition au sein d’un club sportif, que vous jouez d’un instrument de musique, que vous ayez été bénévole dans une association. Evoquez également vos jobs d’été et vos baby-sittings, ainsi que votre stage d’observation de 3e et/ou de seconde. »

Mobilisez vos réseaux. « Quand on cherche, il faut en parler à sa famille, ses amis, ses voisins, et solliciter ses enseignants passés ou futurs. Même si vous êtes dans la dernière ligne droite, vous pouvez également chercher à nouer des liens, sur les réseaux professionnels et sociaux, avec des professionnels qui exercent dans les entreprises visées. Lors de la première prise de contact, mieux vaut leur demander un renseignement ou un contact que solliciter frontalement un contrat… »

Appelez et déplacez-vous ! « Dans certains secteurs, notamment la vente et l’hôtellerie-restauration, le mieux est de se présenter directement, en évitant les moments de “coup de feu”, où personne n’aura de temps à vous consacrer. Il ne faut pas se contenter de déposer un CV près d’une caisse ou près de l’accueil, puis s’en aller : il faut avoir préparé ce qu’on va dire et la façon de le dire, soigner sa façon de s’habiller… »

Et pour ceux qui hésitent à se lancer dans cette voie. « Contrairement à certaines idées reçues, l’alternance concerne désormais tous les niveaux de formation, y compris bac + 5. Toujours bien présente en bac professionnel, DUT et BTS, elle se développe dans beaucoup d’écoles de commerce, et à l’université, dans les licences professionnelles et masters professionnels. Il est également possible de partir à l’étranger dans le cadre d’une alternance. Si les possibilités sont vastes, l’alternance n’est cependant pas à recommander à tout le monde, elle demande une certaine maturité. Quel que soit le niveau de diplôme visé, cumuler emploi et formation est beaucoup plus exigeant que de simplement suivre des études. »