« La femme voilée d’aujourd’hui sera la Marianne de demain », dit François Hollande dans Un président ne devrait pas dire ça (Stock), le livre des journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme dont L’Express a publié des extraits mardi 11 octobre. Le président a rapidement été accusé de « renoncement » face à l’islam radical par des internautes sur Twitter :

Accusation reprise par des responsables politiques, comme Brigitte Kuster, maire (Les Républicains) du 17arrondissement de Paris, sur son site : « On aimerait avoir mal lu ! Quelle est cette indécente provocation ? François Hollande serait bien inspiré d’expliciter le fond de sa pensée. Une telle déclaration met à mal la République dont il est censé être le garant. »

Bruno Le Maire, candidat à la primaire de la droite, laisse même entendre que François Hollande aurait plaidé pour que la prochaine Marianne soit voilée :

Le maire d’extrême droite d’Orange, Jacques Bompard, estime quant à lui que « François Hollande veut faire voter les musulmans avec sa Marianne voilée ». « Il dit que la future Marianne sera une femme voilée », a également tempêté Philippe De Villiers sur RTL. Le site Riposte laïque en a même fait un montage :

Montage du site Riposte laïque sur la citation de François Hollande.

POURQUOI C’EST FAUX

François Hollande n’a en réalité jamais laissé entendre que Marianne devrait être voilée. Contrairement à ce qu’affirme l’élue de droite Brigitte Kuster, il fournit bien des précisions sur sa formule (« la femme voilée d’aujourd’hui sera la Marianne de demain ») :

« Parce que, d’une certaine façon, si on arrive à lui offrir les conditions pour son épanouissement, elle se libérera de son voile et deviendra une Française, tout en étant religieuse si elle veut l’être, capable de porter un idéal. Finalement, quel est le pari que l’on fait ? C’est que cette femme préférera la liberté à l’asservissement. Que le voile peut être pour elle une protection, mais que demain elle n’en aura pas besoin pour être rassurée sur sa présence dans la société. »

Des propos développés qui n’épargnent d’ailleurs pas toute critique au président. Certains y voient toujours une « faiblesse » face à l’islam radical, quand d’autres, au contraire, lui reprochent de présenter le voile comme un « asservissement » de la femme.