François Hollande aime bien les journalistes. Deux du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, publient mercredi 12 octobre Un président ne devrait pas dire ça… (Stock), recueil de soixante et un entretiens avec le président de la République depuis son arrivée au pouvoir, en 2012.

Peu après l’Euro 2012, le chef de l’Etat évoquait notamment l’évolution du football français, qui tendrait selon lui vers « une communautarisation, une segmentation, une ethnicisation ». « Il n’y a pas d’attachement à cette équipe de France, avait-il jugé à l’époque. Il y a les gars des cités, sans références, sans valeurs, partis trop tôt de la France. »

Quatre ans sont passés, Griezmann a débarqué, et la France est arrivée en finale de son Euro en juin. Le chef de l’Etat a reçu toute l’équipe à l’Elysée et leur a remonté le moral : « Vous n’avez pas gagné la coupe, mais vous avez gagné les cœurs. C’est inestimable. Merci pour tout. »

« Moralement, ce n’est pas un exemple, Benzema »

Mais le beau parcours des Bleus n’empêche pas François Hollande de donner son avis sur le niveau d’éducation des joueurs professionnels : « Ils sont passés de gosses mal éduqués à vedettes richissimes, sans préparation. Ils ne sont pas préparés psychologiquement à savoir ce qu’est le bien, le mal. »

Pour résoudre le problème, le potentiel candidat à sa propre succession a un programme :

« La Fédération, ce n’est pas tellement des entraînements qu’elle devrait organiser, ce sont des formations. C’est de la musculation de cerveau. »

S’agissant des déclarations de Karim Benzema, qui avait accusé Didier Deschamps « d’avoir cédé à une partie raciste de la France », François Hollande dit aux deux journalistes que, « moralement, ce n’est pas un exemple, Benzema ».