François Hollande le 22 juillet 2016. | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

François Hollande doit rencontrer, mercredi 12 octobre au soir, le premier président et le procureur général de la Cour de cassation, Bertrand Louvel et Jean-Claude Marin, après la publication de propos polémiques du chef de l’Etat sur l’institution judiciaire.

Dans le livre « Un président ne devrait pas dire ça… » des journalistes du Monde Fabrice Lhomme et Gérard Davet, le président déclare d’abord : « Je n’ai jamais espionné un juge, je n’ai jamais rien demandé à un juge, je n’ai jamais été financé par la Libye, etc. », pour mieux marquer sa différence avec Nicolas Sarkozy.

Mais il dit aussi de la magistrature qu’elle est « une institution de lâcheté (…). C’est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux… On n’aime pas le politique. »

Voir le compte rendu du chat avec Gérard Davet et Fabrice Lhomme : « L’Elysée est un palais qui isole. Hollande le savait, mais il est tombé dans le piège… »

« Double discours »

Les deux plus hauts magistrats de France ont demandé cette entrevue, selon un porte-parole de la Cour de cassation. Ils veulent « essayer de comprendre » les commentaires rapportés dans le livre de confidences des journalistes du Monde.

L’Union syndicale des magistrats (USM) ainsi que le Syndicat de la magistrature ont protesté mercredi contre les propos du président. Clarisse Tarron, présidente du Syndicat de la magistrature, organisation classée à gauche, a qualifié la critique faite par François Hollande d’« extrêmement pauvre ». Quant à l’USM, elle s’est dite « consternée par ce double discours du garant constitutionnel de l’indépendance de l’autorité judiciaire ».