Les violences de mercredi en Centrafrique ont fait 30 morts et 57 blessés, a annoncé, jeudi 13 octobre, la Mission des Nations unies pour la Centrafrique (Minusca), qui révèle que ses casques bleus ont tué douze assaillants.

« La Minusca déplore que cette violence ait provoqué la mort de 30 personnes, à ce jour, et 57 blessés, dont la majorité reçoit des soins appropriés dans ses structures médicales », selon un communiqué publié au lendemain des affrontements à Kaga-Bandoro (centre).

Les violences ont commencé après la mort d’un milicien ex-Séléka qui tentait avec trois autres de voler le groupe électrogène d’une radio locale. « Il s’en est suivi une réaction disproportionnée d’éléments ex-Séléka. Ces derniers s’en sont pris aux populations civiles, y compris les déplacés internes retranchés à l’évêché. Les violences ont également visé les autorités préfectorales, et donné lieu à des pillages contre des ONG et des agents des Nations unies, accuse la Minusca, forte d’environ 12 000 hommes. Les casques bleus ont immédiatement réagi pour repousser les assaillants, entraînant la mort de douze d’entre eux. »

« Attaques et représailles »

Les responsables humanitaires et la ministre centrafricaine des affaires sociales, Virginie Baïkoua, ont condamné à l’unisson dans des communiqués « les attaques contre les déplacés et les actes de représailles envers les populations civiles ».

« A Kaga-Bandoro seul, la réduction de l’espace humanitaire a privé au moins 200 000 personnes d’assistance. Dans la région, l’insécurité alimentaire affecte 120 000 personnes et 73 206 personnes sont toujours déplacées », s’alarme dans un communiqué le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires.

La Centrafrique peine à se relever du chaos de la guerre civile provoquée en 2013 par le renversement de l’ex-président François Bozizé par des rebelles Séléka (« coalition » en sango) majoritairement musulmans, entraînant une contre-offensive des milices anti-balaka (« machette »), majoritairement chrétiennes.